35 000 mégots ramassés en deux mois : le défi de Julie, la Greta Thunberg de Moselle

Lounes

À l'âge de 14 ans, Julie, une adolescente engagée de Moselle, a décidé de relever le défi de ramasser des mégots tout l'été. Elle en a collecté plus de 35 000, et partage son action sur sa page Instagram dans le but de sensibiliser et d'inciter à agir pour la planète.

Malgré son jeune âge, Julie, une collégienne de Saint-Avold, fait preuve d'une maturité et d'un sens des responsabilités exceptionnels. Sa prise de conscience écologique est née en 2020, pendant le confinement lié à la crise du covid-19. C'est à ce moment-là qu'une amie lui a fait découvrir un discours de la militante écologiste Greta Thunberg, qui est immédiatement devenue son modèle. « C'est grâce à elle que j'ai commencé, que je suis arrivée là où je suis. Elle a les mots justes. Ils sont vrais, et à 11 ans, on entend tout ça, on ne peut qu'avoir envie d'agir », affirme-t-elle.

Son nouveau combat est de lutter contre les mégots de cigarettes. Chaque année, plus de 23 milliards de mégots sont jetés au et se retrouvent dans la nature, polluant ainsi jusqu'à 500 litres d'eau chacun.

« Je voyais beaucoup de mégots dans les rues. Je me suis dit : pourquoi ne pas les ramasser ? C'est un geste tout-en-un. Ça dépollue, on laisse la ville plus belle, et ça permet de produire autre chose », explique Julie.

Elle a alors lancé son défi #fillthebottle sur sa page Instagram « Sauvons la terre », suivie par près de 30 000 abonnés. L'objectif est de remplir le maximum de bouteilles en plastique avec niveaux différents : facile avec 2 litres de mégots, moyen avec 5 litres, et difficile avec un contenant de 8 litres.

« Je ne me suis pas imposé un planning de ramassage, mais à chaque fois que je partais en balade avec mes parents, je prenais une bouteille avec moi pour ramasser les mégots sur le chemin », explique-t-elle.

Au bout de deux mois, Julie a récolté plus de 35 000 mégots. Plus de 20 000 ont été collectés en Moselle, à Saint-Avold où elle vit, mais aussi à Metz ou Sarreguemines. Elle en a ramassé 11 000 lors de vacances dans le sud de la France, sur les plages et dans une aire de jeu pour enfants.

Ce travail de longue haleine peut parfois être décourageant. « Quand je nettoie une rue et qu'une heure plus il y a de nouveau 20 mégots au sol, c'est très agaçant », confie-t-elle. Mais Julie ne baisse pas les bras, car son action ne laisse pas indifférents les passants. « Je me fais beaucoup interpeller. Les gens me posent des questions et généralement, j'ai beaucoup de retours positifs. On me remercie et on me félicite. »

Julie espère également que son travail provoque une prise de conscience. « Peut-être que les fumeurs qui me voient ramasser des mégots ou qui constatent que les rues sont plus propres deviendront plus respectueux des lieux. Ça les interpellera et ça reviendra peut-être dans leur conversation. »

À présent que son défi est terminé, Julie souhaite donner une seconde vie à ces mégots. Ses bouteilles sont encore entreposées dans sa chambre, mais elle a l'intention de les donner à une entreprise locale qui pourra les transformer et les recycler. « J'aimerais trouver une association ou une entreprise qui corresponde à mes valeurs. Il y a de façons de transformer les mégots : en matériaux , en isolants ou même en doudounes. »

Maintenant que son défi est terminé, l'activiste compte son combat contre les verres en plastique à usage unique, utilisés par les opticiens.