L'université d'été du mouvement catholique nationaliste Academia Christiana s'est terminée récemment dans la commune de Bécon-les-Granits, dans le Maine-et-Loire. Cette deuxième édition de l'événement s'est déroulée à huis clos, avec un programme comprenant des messes, des conférences, des activités sportives et des ateliers de réflexion. Pour y participer, il fallait s'inscrire et passer un entretien préalable avec un membre de ce courant catholique nationaliste et identitaire.
Academia Christiana se décrit comme un institut politique visant à former les cadres de la reconquête civilisationnelle. Certains de ses membres, dont son président, Victor Aubert, sont fichés par les services de renseignement en raison de leur radicalité. Par conséquent, l'université d'été s'est tenue dans l'internat du Bois Robert, un domaine privé permettant d'éviter les intrusions et les indiscrétions.
La maire de Bécon-les-Granits, Marie-Ange Fouchereau, avait appris l'organisation de cette université d'été grâce à un tract anonyme. Craignant des manifestations antifascistes qui auraient pu dégénérer en affrontements, elle avait contacté la gendarmerie et une réunion avait été organisée avec la préfecture pour assurer la sécurité de l'événement. Il a été confirmé que des militants fichés S faisaient partie d'Academia Christiana. Finalement, aucune manifestation n'a eu lieu et l'université d'été est restée cantonnée au site du Bois Robert, sous la surveillance des gendarmes.
Quant au contenu de cette semaine de formation, peu d'informations sont disponibles. Le thème affiché était « la beauté sauvera-t-elle le monde » et le mouvement a communiqué quelques publications sur les réseaux sociaux. Au programme, il y a eu une messe de l'Assomption, des activités sportives telles que le volley-ball, la boxe et les arts martiaux.
Cependant, une vidéo de communication a révélé la présence de Côme Jullien de Pommerol, un ancien membre de l'Alvarium, un mouvement dissous en 2021. Côme Jullien de Pommerol a récemment été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des violences commises contre des militants de gauche lors de manifestations. Le réseau angevin antifasciste a diffusé le contenu d'un enregistrement audio dans lequel Côme Jullien de Pommerol se félicite de sa condamnation et déclare : « Finalement, je ressors libre avec seulement trois mois de sursis, parce qu'en fait, la vérité est que quand on se défend, même si on casse des jambes à ces petites salopes de gauchistes, et ben en fait, on se défend ! ».
En février 2022, une équipe de France 2 avait assisté à une réunion d'Academia Christiana, au cours de laquelle un prêtre encourageait les hommes et les femmes à savoir se défendre et à prendre les armes « de manière noble ». Un militant avait également expliqué comment utiliser les failles de la loi sur la légitime défense et avait mentionné l'existence de stages sur la détention d'armes à feu.
La préfecture du Maine-et-Loire, contactée au sujet d'Academia Christiana, a indiqué qu'un dispositif de sécurité avait été mis en place et qu'il n'y avait eu aucun incident à signaler, sans préciser si le contenu de l'université d'été avait fait l'objet d'une surveillance particulière.