Suite au séisme de magnitude 7 qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, de nombreuses collectes de soutien à la population marocaine ont été organisées. Cependant, la Croix-Rouge attire l'attention sur le fait que les dons financiers sont plus efficaces que les dons en nature.
Dans l'Hérault, de nombreuses associations mettent en place des points de collecte pour recueillir des vêtements, du matériel médical et de l'argent. Cependant, la Croix-Rouge explique que les dons financiers sont plus urgents que les dons en nature.
Sur X (anciennement Twitter), le président de la délégation territoriale de l'Hérault de la Croix-Rouge, Clément Marragou, explique en cinq points pourquoi les dons en nature sont une mauvaise idée.
Face à la crise au Maroc, un élan de solidarité s'est propagé et de nombreuses communes ont commencé à organiser des collectes en nature. Cependant, Clément Marragou souligne que cela est une erreur stratégique dans la gestion de l'urgence à l'international.
Il est encore trop tôt pour connaître les besoins du Maroc, mais il est essentiel d'identifier les besoins des populations sur place afin d'apporter l'aide la plus adaptée possible. Sans une liste précise des besoins, aider en nature est une mauvaise idée car on ne sait pas quels sont les problèmes spécifiques dans les différentes zones. De plus, il n'y a aucune garantie que les dons en nature arriveront à temps.
Le traitement des dons en nature demande beaucoup de temps aux bénévoles. Il est parfois difficile de récupérer des médicaments et de s'assurer de leur bon acheminement selon les normes d'hygiène.
Il est également important de penser à l'économie locale du territoire sinistré. Faire un don en nature ne bénéficie pas directement à la population touchée par la catastrophe. Au contraire, il vaut mieux se fournir localement pour soutenir l'activité économique et redistribuer l'économie par ruissellement. Grâce au maillage international de la Croix-Rouge, il est possible de mieux gérer les finances en fonction des besoins.
Clément Marragou souligne que plus la zone est éloignée, plus il est pertinent de faire des dons financiers. La Croix-Rouge française est présente dans 180 pays, ce qui permet de soutenir d'autres Croix-Rouge nationales dans leur action sur place.
Il est important de rappeler que les dons sont déductibles des impôts à hauteur de 75% du montant. Il est donc encourageant de se mobiliser et de faire un don, mais si l'on souhaite donner en nature, il est préférable de privilégier des produits neufs, emballés, pour garantir une bonne gestion de ces dons.