Algues brunes envahissent plages normandes : toujours pas de solution ?

Lounes

La « sargassum muticum » a été introduite en Normandie dans les années 70 et s'est bien adaptée à la , au point de proliférer aujourd'hui. Les communes du littoral de la Côte de Nacre sont débordées par l'invasion de cette algue brune et cherchent des solutions. Repousser les algues vers la mer ne suffit pas.

Les vacanciers peuvent être gênés par cet envahissement d'algues sur les plages normandes, mais certains ne semblent pas être dérangés. Un joggeur plaisante en disant qu'il fait son footing et marche sur les algues, cela ne lui pose aucun problème. Cependant, le maire de la commune de Bernières-sur-Mer est beaucoup moins optimiste. Selon lui, il s'agit d'un véritable problème, à la fois économique en termes d'attractivité touristique et . La commune a même dû faire appel à entreprise de travaux publics nettoyer la plage, car les équipements municipaux ne suffisaient pas.

La côte de Nacre est confrontée à une invasion de sargasses, mais ces algues diffèrent de celles des Antilles. La « Sargassum fluitans » dans les Caraïbes vit à la surface de l'eau, tandis que la « Sargassum Mucum » se développe sur les rochers du platier normand. Elle a été introduite en Normandie en 1975 avec les naissains d'huîtres. Au départ, elle était discrète, mais les conditions environnementales ont favorisé son développement massif sur les côtes normandes.

Le maire de Bernières-sur-Mer confirme que la croissance des algues a commencé plus tôt que d'habitude, dès décembre. Il s'inquiète de la sécurité des personnes sur la plage. Il a déjà été témoin d'une personne qui est tombée à l'eau après avoir trébuché sur les algues et qui a eu du mal à s'en dégager. La présence d'hydrogène sulfuré dégagé par la putréfaction des algues sur le représente un risque sanitaire léger, mais Anne-Marie Rusig, directrice adjointe de la station de biologie marine de Luc-sur-Mer, déconseille de même aux personnes les plus fragiles de se promener à proximité des importantes accumulations d'algues.

Parmi leurs effets négatifs, les sargasses nuisent à la flore présente sur les rochers normands en formant des tapis denses qui empêchent la lumière de pénétrer. Concernant les mesures par les communes pour repousser les algues en mer, le maire de Bernières-sur-Mer déplore que cette méthode soit insatisfaisante car les algues se renvoient les unes aux autres le long de la côte. Il a donc sollicité l'aide de l'État pour repousser l'envahisseur et cherche des solutions pour traiter le problème en amont. Il envisage notamment de collecter les algues pour les utiliser dans l'agriculture. De plus, il suggère la création d'une filière industrielle utilisant les algues comme matière première pour fabriquer du plastique.

Il est important de noter que la des algues ne peut se faire qu'avec des algues en pleine eau, et non pas celles en décomposition. Le Centre de Recherches en Environnement Côtier (CREC) a donc entamé des négociations avec les affaires maritimes pour pouvoir récolter ces algues en pleine mer.