Amandine Glévarec : la journaliste vivant la nuit

Lounes

Amandine Glévarec a décidé de la nuit et de défier la société. C'est un mode de qui lui correspond parfaitement. À l'âge de 42 ans, cette journaliste indépendante partage son parcours et comment elle a trouvé son rythme en plongeant dans l'obscurité.

« Éteins la lumière » est la phrase que j'ai le plus entendue dans ma vie, souligne Amandine Glévarec.

Si, à 42 ans, elle a trouvé son rythme de vie, elle a dû s'adapter pendant très longtemps à un rythme diurne qui n'était pas le sien. « Je ne suis pas insomniaque, je dors très bien », précise-t-elle. « C'est juste que je suis plus productive la nuit ».

Ainsi, la journaliste indépendante organise ses journées en deux parties : l'après-midi pour les interviews et les activités sociales, et la nuit pour produire et écrire. Entre les deux, elle fait une sieste d'une heure et demie à deux heures le soir, 19h-20h. « C'est comme un moment de qui me permet de passer d'une journée à l'autre. Et à minuit, tout s'éclaire ! Mon cerveau se rallume et je me remets au travail ».

Avant d'adopter ce style de vie décalé en accord avec son métabolisme, Amandine a longtemps vécu comme tout le monde, en suivant des horaires qui ne lui convenaient pas. « J'étais soumise au rythme de la famille en premier lieu. Mes parents ont dû accepter que je sois celle qui se lève plus tard, qu'on ne puisse pas forcément m'attendre pour les repas de famille, parce qu'avant midi, je ne suis pas opérationnelle. Au lycée, je faisais déjà une sieste après le déjeuner et je commençais mes devoirs à 23h-minuit. Parfois, je travaillais jusqu'à 4h du matin ou je lisais. Ensuite, il fallait se lever à 7h pour aller à l'école. Ce sont des souvenirs assez difficiles ».

Il y a cinq ans, Amandine a finalement choisi l'indépendance pour se recentrer sur elle-même, mieux s'écouter et écouter son corps et ses besoins. Ainsi, elle répond à deux injonctions très claires : manger quand elle a faim et dormir quand elle a envie de dormir. Et ça fonctionne. Peu importe si les courriels professionnels sont envoyés à 3h du matin.

« Je me rends compte que je suis beaucoup plus productive, beaucoup plus concentrée et que je peux me permettre d'être créative, ce que je me refusais peut-être depuis trop longtemps », explique Amandine Glévarec.

Son seul regret est de ne pas pouvoir se promener la nuit lorsqu'elle est en forme. Mais c'est plus compliqué pour elle en tant que femme. Aujourd'hui, elle se pose des questions sur la place des femmes dans l'espace public la nuit. Pourquoi se demande-t-on si une fille est accompagnée lorsqu'elle sort le soir ? Comment est-elle habillée ? rues seront éclairées ? Comment va-t-elle rentrer ? Alors qu'il semble que les hommes puissent occuper cet espace plus facilement. C'est quelque chose qui l'interroge et qui l'irrite.

[Article initialement proposé en mars 2023]

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