Le village de Tusson, malgré ses 230 habitants, est très dynamique. Avec ses quinze commerces et artisans, il l'est encore plus depuis que l'école maternelle, fermée en 2017, a été reprise par un jeune couple qui en a fait un bistrot.
Si les écoliers ne fréquentent plus les lieux, le vieux tableau noir est toujours présent. Tusson, un village de 230 habitants en Charente, a dû fermer son école maternelle en 2017. Cependant, elle a désormais été transformée en lieu culturel où l'on peut boire et manger. Clément Boriello explique : « Ce qui nous plaît, c'est d'amener de la vie dans ce village et de proposer un lieu de rencontre ».
Avec sa compagne, Margaux Thirion, ils ont décidé de quitter Nice pour s'installer dans la campagne charentaise après le confinement. Ce changement de vie est tombé à pic, car la municipalité de Tusson avait lancé un appel à projet pour reprendre l'école du village. Grâce à leur idée, L'école Buissonière, le village de Tusson, déjà dynamique malgré sa faible population, l'est encore plus.
« C'était vraiment la volonté d'un changement de vie, d'un changement de cadre puis d'un changement de métier », raconte Clément Boriello. À Nice, il était graphiste et sa compagne, Margaux Thirion, était assistante sociale. Après le confinement, ils décident de quitter la ville pour s'installer à Tusson. Margaux Thirion se lance dans la cuisine niçoise et vend ses produits sur les marchés locaux tandis que Clément Boriello continue son travail de graphiste à distance.
En 2022, lorsque la mairie de Tusson lance un appel à projet, le couple décide de se lancer. « Malheureusement, l'école a fermé en 2017, donc le lieu était inoccupé. Nous ne voulions pas vendre le lieu à un particulier pour que cela devienne privé », explique le maire de Tusson, Éric Bouchet. « On a fait un appel à projet et on a été séduit par celui de Margaux et Clément. »
En décembre 2022, les anciens Niçois rachètent le bâtiment et entreprennent les travaux afin d'ouvrir pour la saison estivale, précise Margaux Thirion.
À l'origine, le projet était légèrement différent. Il devait s'agir d'une boutique de produits régionaux avec un petit débit de boissons. Mais au même moment, le bar du village a fermé car le gérant est décédé. « Avant ça, en concertation avec eux, on avait prévu d'ouvrir à côté d'eux, avec une licence III nous permettant de vendre simplement de la bière et du vin. Finalement, on a racheté leur licence, mais ce n'était évidemment pas prévu », précise Clément Boriello.
Depuis le début de l'été, le lieu a ouvert. Deux mois encourageants pour le couple. « La population et la municipalité de Tusson ont été très accueillants. Ils ont été pleins de conseils », se réjouit Margaux Thirion. René, un habitant historique de Tusson, voit maintenant l'école de son enfance totalement transformée : « Quand j'avais 5-6 ans, je venais à l'école ici. Au début ça m'a fait drôle, mais c'est plaisant. Surtout de voir que ce sont des jeunes qui ont repris. Il y a beaucoup de jeunes qui viennent s'installer, ça remet un peu de vie dans le village. »
Malgré ses 230 habitants, Tusson compte 15 commerces et artisans. Après un premier été réussi, L'école Buissonière de Margaux et Clément se prépare à l'hiver, lorsque les touristes se feront plus rares. « On a pas mal d'idées », confie Clément Boriello. « Il va falloir qu'on soit créatifs. On va, par exemple, diffuser la coupe du monde de rugby, on a déjà fait des expositions, on va faire des concerts en hiver, ce genre de choses. »
Le maire de Tusson ne s'inquiète pas. Malgré ses 230 habitants, le village regorge de ressources. « Avec l'exode rural, toutes les activités qui faisaient la richesse de Tusson ont périclité », explique le maire Éric Bouchet. « Grâce à une association qui s'est installée dans la commune il y a plus de quarante ans pour réhabiliter le bâti, il y a tout de même une belle activité. Il y a pas mal d'artisans. Aujourd'hui, nous avons plus de quinze activités entre les commerces et les artisans, c'est exceptionnel. »
Clément Boriello et Margaux Thirion ne peuvent qu'approuver. Cette dernière s'enthousiasme : « Quand on voit aujourd'hui, en France, les villages qui dépérissent… Voir ce village au milieu de la Charente, c'est magnifique ! »