Quatre associations écologistes ont déposé un recours contentieux contre la Ville de Dijon pour contester le projet immobilier Venise 2. Ce projet prévoit la construction de 85 logements à proximité de la rivière du Suzon. Les associations, à savoir Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, la Ligue de Protection des Oiseaux et les Ami-es des Jardins de l'Engrenage, estiment que ce projet aura un impact environnemental négatif.
Lorsque la ville de Dijon a cédé un hectare de terrains entre la route d'Ahuy et la rue de Bruges en juin 2022, un éco-quartier comprenant 85 logements était prévu pour le site, portant le nom de Venise 2. Les associations écologistes s'opposent à cette vente de terrains et ont demandé le retrait du permis de construire qui avait été accordé en janvier dernier, mais la mairie a refusé cette demande. Dans leur communiqué du 27 août, les associations annoncent qu'elles ont donc déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Dijon.
Dans ce communiqué, les quatre associations déclarent : « Tant au regard du dramatique contexte climatique auquel nous faisons face, que sur la forme du projet, nous maintenons que cette construction au bord du Suzon doit être abandonnée ». Ils soulignent également l'importance de préserver des îlots de fraîcheur en ville, notamment en raison du réchauffement climatique.
Le projet Venise 2 s'étend sur trois hectares, dont un appartient à la mairie, et se situe sur les berges de la rivière du Suzon. Le terrain abrite une grande diversité d'espèces végétales et animales, dont des chauves-souris, 58 espèces de papillons et 66 espèces d'oiseaux. La Ligue de Protection des Oiseaux a engagé une procédure contre la ville de Dijon pour la première fois.
Mathilde Mouchet, membre des Amis de la Terre en Côte-d'Or, affirme « Avec les canicules, on se rend compte qu'avoir des espaces de nature, c'est indispensable. Pour conserver l'habitabilité en ville, c'est indispensable ».
La métropole de Dijon, contactée à ce sujet, n'a pas souhaité commenter la situation car une action en justice est en cours. Cependant, elle précise qu'une étude « Faune, Flore et Environnement » a été commandée et que les résultats seront connus à l'automne prochain. Dans une lettre datée du 11 mai dernier, l'adjoint délégué à l'urbanisme, Pierre Pribetich, affirme que le dossier de permis de construire respecte toutes les normes et que l'éco-quartier ne causera pas de dommages à l'environnement.
Selon lui, « Le futur quartier a été conçu dans le souci de préserver un maximum d'arbres existants […] Le projet prévoit également la plantation de 75 arbres de haute tige ». Des nichoirs à oiseaux seront également installés sur le site. Les associations, de leur côté, dénoncent un manque de dialogue avec les services de la mairie, affirmant que les citoyens ont été mis devant le fait accompli.
Le dépôt du recours contentieux suspend la mise en œuvre du projet. En effet, la vente des terrains ne peut se faire que si le terrain est exempt de recours. Mathilde Mouchet confirme que « En attaquant le permis de construire, on empêche le promoteur de réaliser son projet ». Les associations prévoient de continuer leur mobilisation sur le terrain et de maintenir la pression. Des actions sont notamment prévues à partir de l'automne.