Dans la nuit du 14 au 15 août 1943, huit membres d'un escadron anglais ont perdu la vie à Sassenay, en Saône-et-Loire, après l'attaque de leur bombardier par des soldats allemands. Pour commémorer cet événement tragique, une cérémonie a eu lieu ce mardi.
Il y a 80 ans, neuf personnes, dont huit membres d'un escadron anglais, ont perdu la vie dans la commune de Sassenay, en Saône-et-Loire.
Dans la nuit du 14 au 15 août 1943, quatre Anglais, deux Canadiens, un Néo-Zélandais et un Australien étaient à bord d'un bombardier en direction de l'usine Breda, à Milan, en Italie. Selon Jean-Louis Muzeau, un habitant de la commune qui s'est intéressé à cet événement, l'avion transportait entre 8 et 10 tonnes de bombes.
L'appareil a été attaqué par des soldats allemands basés à Longvic. Il s'est écrasé à l'entrée de Sassenay vers 00h15. Les huit membres de l'escadron, âgés de 21 à 28 ans, ont perdu la vie. Un jeune homme de 19 ans habitant également dans le secteur est également décédé cette nuit-là. Alors qu'il venait en aide aux victimes, une ligne électrique est tombée sur lui. Selon Didier Rety, actuel maire de la commune, les bruits de l'accident ont été entendus jusqu'à Chalon et des centaines de personnes se sont déplacées pour voir ce qu'il se passait.
Cet événement a laissé une trace importante dans le village. Une cérémonie a été organisée ce mardi 15 août pour commémorer les 80 ans de l'attaque. Christopher Matkin, lors de la cérémonie, a raconté que son père était le pilote de l'avion qui s'est écrasé. Christopher, qui est anglais, n'a jamais connu son père car sa mère était enceinte au moment des faits. Il affirme être venu une dizaine de fois à Sassenay et considère cette cérémonie comme un moment important pour se souvenir, car les gens n'oublient jamais.
Cet événement a créé d'importantes tensions dans la commune, avec des conflits qui ont parfois duré des décennies, selon Didier Rety.
Le maire de l'époque, Louis Brondeault, a organisé les funérailles des personnes disparues avec l'accord des Allemands. Environ 3000 personnes y ont assisté. Cette mobilisation a conduit à la déportation de l'édile pendant plusieurs mois, ainsi que du prêtre qui a officié la cérémonie, raconte Didier Rety.
Ce mardi 15 août, les habitants du secteur, les proches des victimes et les passionnés pourront se recueillir sur les tombes des personnes enterrées à Sassenay.