Depuis quelques semaines, les désinsectiseurs en Côte-d'Or sont débordés. Le nombre de nids de frelons augmente considérablement, ce qui inquiète les professionnels pour les années à venir.
« Nous en avons tellement que nous n'avons pas le temps de vous répondre », répondent les désinsectiseurs lorsqu'on essaie de les contacter. Ces derniers temps, ils sont principalement sollicités pour la destruction de nids de frelons.
En effet, selon Pierre-Olivier Parot, désinsectiseur, l'année 2023 semble être un record. Il déclare : « Cela fait trois ans que j'exerce et ça ne fait qu'empirer. La première année, j'ai traité deux ou trois nids, la deuxième une dizaine, et cette année j'ai déjà réalisé une trentaine d'interventions sur des nids de frelons. »
Valentin Coquéau, apiculteur et désinsectiseur à Marsannay-la-Côte, est également débordé. Il confirme : « Depuis la mi-août, nous observons une présence accrue de frelons. J'ai déjà effectué vingt-cinq interventions cette année, alors que ce n'est pas ma principale activité. Pour le moment, mes colonies de guêpes se portent bien, mais il faudra attendre la fin du mois pour en être sûr. »
Le réchauffement climatique est l'une des raisons de l'augmentation du nombre de frelons chaque année. « Les hivers ne sont pas assez froids et les frelons aiment la chaleur », explique Valentin Coquéau.
L'homme est également responsable de cette situation. De nombreux nids de frelons ne sont pas traités, ce qui a des conséquences considérables. « Quand on laisse un nid de frelons, ce sont 100 reines qui quittent le nid pour en créer un nouveau. Et beaucoup de nids ne sont pas traités, même s'ils sont petits, il faut le faire », souligne un désinsectiseur.
Pierre-Olivier Parot, désinsectiseur à Dijon, ne peut cacher son inquiétude. Les frelons sont l'un des principaux prédateurs des abeilles. « Les frelons mangent les abeilles, ce qui a un impact sur l'écosystème. C'est aussi un insecte agressif et dangereux, quelques piqûres peuvent tuer un homme. Les frelons n'ont pas de prédateur en France. C'est un vrai fléau. Pour l'apiculture et la biodiversité, c'est inquiétant », confirme Valentin Coquéau.
Pour protéger ses abeilles, Valentin Coquéau a trouvé plusieurs solutions. Il met des grilles devant ses ruches pour empêcher les frelons d'entrer. Cependant, les abeilles restent vulnérables lorsqu'elles entrent ou sortent de la ruche. Il utilise également des pièges qui attirent uniquement les frelons. Une fois pris au piège, ces frelons libèrent des phéromones qui attirent les autres, permettant d'en capturer une centaine.
La désinsectisation des nids de frelons reste une tâche complexe. « Quand on les attaque ou qu'on les écrase, ils libèrent du venin qui attire les autres. Mais nous portons des combinaisons de 6 millimètres d'épaisseur, la taille maximale d'un dard de frelons, ainsi que des masques pour nous protéger du venin », explique Valentin Coquéau.
Aziz Bouhamed, désinsectiseur depuis quatre ans en Côte-d'Or, prend cette mission très au sérieux. « Ce sont des interventions très difficiles et dangereuses. Une attaque de frelons peut être mortelle. On peut être allergique sans le savoir. Même si nous portons une combinaison, nous nous faisons piquer. Je ne dirais pas que nous sommes immunisés, mais à force nous nous y habituons. Cela demande peut-être plus de travail, mais cela m'inquiète pour les particuliers », déclare-t-il.
Quant au nombre de nids de guêpes, Aziz Bouhamed constate qu'il reste élevé. Il effectue quatre à cinq interventions sur des nids de guêpes chaque semaine, ce qui est similaire à l'année précédente.
Si vous découvrez un nid de frelons chez vous, il est fortement conseillé de ne pas vous approcher et d'appeler un professionnel. Ne vous en occupez pas vous-même et évitez de faire des vibrations, car cela excite les frelons.