Paris sera la première capitale européenne à interdire les trottinettes en libre-service à partir du vendredi 31 août. La mairie prévoit de réaménager les 15 000 places de stationnement actuellement réservées à ces engins, afin d'y accueillir des vélos et des espaces verts.
En avril dernier, une votation organisée par la mairie avait révélé que près de 90% des votants étaient opposés au maintien du service de trottinettes en libre-service dans la capitale. Cependant, il est important de relativiser ce chiffre, étant donné la faible participation, avec seulement 7,46% des personnes inscrites sur les listes électorales qui se sont déplacées ce jour-là.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, avait elle-même fait campagne en faveur du vote contre les trottinettes en libre-service, soulignant que leur éviction réduirait les nuisances.
Les 15 000 places de stationnement réservées aux trottinettes en libre-service seront donc réaménagées à partir du vendredi 31 août. Selon David Belliard, élu EELV de Paris et adjoint en charge de la transformation de l'espace public, ces places pourront être utilisées soit pour stationner son vélo personnel, soit pour garer des vélos en location de courte durée. Cette mesure permettra de libérer une surface au sol de 22 500 m², soit l'équivalent de 2 500 places de voiture. L'objectif est de fournir plus de places de stationnement pour les cyclistes tout en procédant à la végétalisation de certaines zones urbaines.
Les possibilités d'aménagement incluant la nature ne sont pas encore déterminées et sont en cours de discussion, selon David Belliard. Une expertise des services administratifs de la ville est en cours pour évaluer quels types d'emplacement pourraient en bénéficier.
En 2022, environ 400 000 personnes ont utilisé une trottinette pour se déplacer à Paris, selon les opérateurs privés Dott, Lime et Tier Mobility. Les trottinettes étaient utilisées pour des trajets quotidiens ou pour rentrer chez soi après une soirée, notamment pour palier à la fermeture du métro à partir de 1 heure du matin.
Les opérateurs privés mettent actuellement en œuvre le retrait des trottinettes des rues parisiennes. Chez Tier, il reste environ un millier d'engins à collecter sur les 5 000 existants. Les véhicules seront transférés dans d'autres villes : environ un tiers restera en Île-de-France, dans 80 communes autour de Marne-la-Vallée ou Saint-Germain-en-Laye, et le reste partira principalement en Allemagne.
Dott a commencé à retirer les trottinettes mi-juillet et a déjà désactivé la location dans son application. Les trottinettes seront envoyées en Belgique ou à Tel Aviv, en Israël.
Chez Lime, le retrait progressif des trottinettes va progressivement réduire leur disponibilité, mais aucune zone ne sera fermée. Les engins qui nécessitent des réparations seront également réparés avant leur départ de la capitale vers Lille, Londres, Copenhague et d'autres villes allemandes.