Bruno A. en appel : toujours nié meurtre Danielle Beauné

Lounes

Bruno A., qui avait été condamné en première instance à 24 ans de prison pour le meurtre d' personne vulnérable, a fait appel. Cette semaine, il comparaît à nouveau devant les assises de Chalon-sur-Saône. La famille de Danielle Beauné espère enfin connaître la vérité.

Un an après sa première comparution, Bruno A. est de retour devant un jury d'assises. Après un premier à Dijon, il est rejugé en appel à Chalon-sur-Saône. Il est accusé d'avoir assassiné Danielle Beauné, une femme âgée et fragile de 78 ans en 2018. Ses restes avaient été découverts huit mois plus tard dans une carrière abandonnée à Marmagne, près de Semur-en-Auxois où elle vivait.

Ce matin, l'audience débute par un rappel des faits. Bruno A., à la lecture de l'acte, se renferme sur lui-même. Il baisse la et semble ne plus écouter. Après les faits exposés, la présidente ordonne à Bruno A. de relever la tête. Il bafouille : « je ne l'ai pas tuée ». C'est également ce qu'il avait déclaré lors de premier procès en 2022.

Aujourd'hui, la famille de Danielle Beauné espère enfin obtenir des , mais elle ne se fait pas d'illusions. « En première instance, nous n'avons eu que des mensonges, des dénégations », déplore Marine Berthelon, l'avocate des parties civiles.

« Nous ne saurons, je pense, jamais la vérité. » – Maître Marine Berthelon.

La famille de la est doublement éprouvée : « À l'heure actuelle, ils n'ont pas pu faire leur deuil car en raison de l'appel formulé par l'accusé, nous n'avons pas pu récupérer les restes de madame Beauné, pour faire le deuil et se recueillir sur une tombe », ajoute l'avocate.

Bruno A., accusé face à ses contradictions

En septembre 2022, lors de son premier procès, Bruno A. affirmait n'avoir pas tué Danielle Beauné. Mais sa défense n'a pas convaincu les jurés : en effet, lors de l'enquête, Bruno A. avait admis en 2019 avoir un rôle dans la mort de la septuagénaire.

En 2019, il parlait d'une mort « accidentelle » : selon lui, la victime avait exprimé son désir de mourir et Bruno A. l'aurait « aidée », avant de cacher son corps dans la carrière afin que celui-ci soit rapidement retrouvé et que les proches puissent faire leur deuil.

Ensuite, la version de Bruno A. a fluctué… Au fil des interrogatoires, il s'est contredit et a été confus. Au printemps 2020, il a envoyé une lettre au juge d'instruction dans laquelle il revenait sur ses déclarations, affirmant avoir été poussé à avouer sous la des enquêteurs.

Ce 11 septembre 2023, David Curiel, avocat de l'accusé, explique : « Lorsqu'il a avoué, il n'était pas assisté d'un avocat. Ensuite, ce que monsieur A. dire, c'est la pression exercée en dehors de l'interrogatoire. Lorsqu'il était en cellule, lorsqu'il buvait de l'eau, lorsqu'il était accompagné aux toilettes… C'est cela qu'il dénonce. »

Cette ligne de défense sera-t-elle entendue, cette fois, par le jury ? Il y a un an, les contradictions de l'accusé, associées à son profil inquiétant, ont joué en sa défaveur. En effet, Bruno A. avait été condamné il y a cinq ans pour avoir volé et utilisé frauduleusement la carte bancaire de Danielle Beauné. De plus, il avait également été poursuivi dans les années 90 pour tentative de viol sur une personne âgée. Interrogés, les proches de Danielle Beauné affirment ne pas lui faire confiance.

Avec Alexandre Baudrand et Anthony Borlot, aux assises de Chalon-sur-Saône.