Suite à deux fusillades mortelles cette semaine à Nîmes, dans le quartier Pissevin, les habitants ont décidé de se rassembler pour rendre hommage aux victimes et réaffirmer leur attachement à leur quartier. Un concert et une marche blanche ont été organisés pour marquer cette réappropriation.
Cette semaine a été tragique pour le quartier Pissevin de Nîmes. Le lundi 21 août, un enfant de dix ans a perdu la vie. Le jeudi 24 août, à 3 heures du matin, c'est un jeune homme de 18 ans qui a été tué. Ces homicides par arme à feu sont liés au narcobanditisme.
Mais malgré ces événements tragiques, la vie continue. Ce samedi, les habitants du quartier se sont réunis pour rendre hommage aux garçons tués et ont assisté à un concert. Cette initiative vise à se réapproprier le quartier et à ne pas se laisser dicter par le trafic de drogue.
Ce concert a été organisé à la demande de la Préfecture dans le but de promouvoir la culture du quartier et de rouvrir la médiathèque Marc Bernard, fermée depuis l'agression d'un journaliste de M6 en juin dernier.
L'objectif de ce rassemblement est de transmettre un message de paix, d'amour, d'unité et de plaisir. Les habitants espèrent également que la médiathèque pourra rouvrir ses portes. Le directeur artistique de l'association Stand'Hop précise que ce concert permet de montrer que malgré les événements tragiques, le quartier est toujours vivant et que les services de police peuvent assurer sa sécurité.
Après le concert, un autre rassemblement a été organisé pour rendre hommage aux victimes des fusillades. Le quartier Pissevin, qui compte 13 000 habitants, est l'un des plus pauvres de France. La marche blanche a été initiée par la communauté comorienne, proche de la famille du garçon de 10 ans tué.
Malgré ces manifestations de soutien, la guerre des gangs entre trafiquants de drogue semble se poursuivre. Selon les chiffres de l'ex-procureur de Nîmes, Eric Maurel, il y a déjà eu huit règlements de compte mortels à Nîmes en 2020 et trois en 2021. Face à cette situation, une unité de sécurité spéciale, la CRS 8, a été déployée et des policiers du RAID de Marseille seront également envoyés sur place, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.