« La France doit mobiliser de véritables moyens pour mettre fin à l'importation de produits forestiers et agricoles. » Le tribunal correctionnel de Châteauroux a condamné mercredi 6 septembre une entreprise de l'Indre à une amende de 20 000 euros, dont 10 000 avec sursis, pour avoir manqué de contrôler efficacement ses fournisseurs brésiliens dans le cadre d'un dossier d'importation illégale de bois.
À la suite d'une plainte de Greenpeace concernant une cargaison de bois d'Ipé en 2017, l'entreprise française a été condamnée pour « manquement à l'obligation de vigilance raisonnée », a déclaré le président lors de l'audience de délibéré.
Greenpeace a salué cette « première condamnation en France », avant le délibéré prévu le 11 septembre à Rennes dans l'affaire d'un des leaders français de l'importation de bois ISB, accusé du même type de négligences en 2016 et 2017.
Lors de l'audience en juin, le parquet avait demandé une amende de 40 000 euros, dont 20 000 avec sursis. De plus, l'entreprise de l'Indre devra verser 20 000 euros de dommages et intérêts à Greenpeace, à l'origine de la plainte, ainsi que 3000 euros aux associations environnementales France Nature Environnement et Canopée.
« Le tribunal émet un signal positif pour accueillir des contentieux mettant en cause des importateurs négligents dans leurs chaînes d'approvisionnement. Cela n'aurait pas été possible sans l'enquête préliminaire de qualité menée par la gendarmerie de La Châtre et les agents de l'Office Français de la Biodiversité. La qualité de la justice environnementale dépend des moyens (…) de ces services », a réagi Laura Monnier, responsable juridique de Greenpeace France.
« La France doit mobiliser de véritables moyens pour mettre fin à l'importation de produits forestiers et agricoles qui contribuent à la déforestation », a également estimé l'ONG dans un communiqué. « La France doit cesser d'être une passoire à déforestation importée, les autorités doivent être transparentes et renforcer drastiquement les contrôles des opérateurs », a plaidé Jérôme Graefe, juriste à France Nature Environnement.