Condamnés pour proxénétisme, couple d’hôteliers à Cholet

Lounes

Un couple de gérants d'un hôtel situé à Cholet a été jugé par le tribunal d'Angers avoir hébergé des prostituées pendant une période allant de novembre 2016 à juin 2023. Selon les réquisitions du parquet, une peine de 30 mois de prison ferme a été demandée à l'encontre du gérant, tandis que sa compagne risquait une peine de 18 mois ferme. Finalement, le tribunal a décidé de condamner les deux accusés à de la prison avec sursis lors de l'audience du 13 2023. Le gérant, âgé de 71 ans, a été condamné à 2 ans d'emprisonnement avec sursis, tandis que sa compagne, âgée de 62 ans, a écopé de 18 mois de prison avec sursis.

La défense a qualifié les condamnés de « naïfs et âgés ». Leur avocat, Me Olivier Rolland, a déclaré que le tribunal avait en compte les éléments de la défense, ce qui était une bonne chose. Il a également souligné que la restitution de l'hôtel saisi en juin 2023 était une bonne nouvelle, car c'était à la fois leur lieu de et leur domicile.

Cependant, même s'ils peuvent récupé l'hôtel, les condamnés ne pourront plus l'exploiter. Le tribunal les a également condamnés à une interdiction définitive d'exercer toute profession commerciale.

L'avocat a reconnu que l'âge de ses clients avait probablement joué en leur faveur, ainsi que leur naïveté dans cette affaire. Il a également souligné qu'ils n'avaient aucun antécédent judiciaire, ce qui avait également été pris en compte dans la décision de condamnation.

Les faits qui leur étaient reprochés s'étalaient 7 ans. Pendant cette période, les cogérants avaient fermé les yeux sur la prostitution qui se déroulait dans leur hôtel, et avaient profité de cette activité illégale. Ils avaient ainsi généré un chiffre d'affaires de 350 000 euros.

Le tribunal a faire de cette condamnation un exemple pour dénoncer les ravages de la prostitution. Les sommes présentes sur les comptes bancaires du couple et de la société ont été confisquées. De plus, une amende de 10 000 euros a été infligée, ainsi qu'un versement de 2500 euros à l'association « Equipe Action contre le Proxénétisme », qui s'était portée partie civile.

L'avocat de l'association espère que cette condamnation servira d'exemple pour mettre en lumière les contraintes financières et les situations de traite d'êtres humains auxquelles les personnes prostituées confrontées.

Le couple condamné a désormais 10 jours pour faire appel de cette décision. L'article a été rédigé en collaboration avec Laura Striano et Laurence Couvrand.