Le Convoi de l'eau, qui a fait son arrivée à Paris samedi, a réussi à rassembler près d'un millier de personnes sur le Champ de Mars. Ces manifestants réclament un moratoire sur les projets de bassines en cours, des réserves d'eau controversées destinées à l'irrigation agricole.
Les participants au Convoi de l'eau sont arrivés samedi à Paris sur le Champ de Mars dans une ambiance bon enfant, au son de chansons critiquant les bassines. Ils ont chanté « Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines ». Les manifestants étaient arrivés en début d'après-midi d'Orléans, où ils campaient devant le siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne depuis jeudi. Une délégation avait été reçue la veille pendant plus de cinq heures par Sophie Brocas, la préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice de bassin, afin de demander un moratoire sur les projets de bassines en cours, mais sans succès. Le dialogue a notamment échoué sur le chantier de Priaires dans les Deux-Sèvres, où des grilles ont été installées, signalant le début imminent des travaux selon la délégation. Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement les Soulèvements de la terre, a déclaré samedi, sous les applaudissements, que « On est très énervé car on n'a pas obtenu le moratoire qu'on était venu chercher. On va devoir continuer les actions pour démanteler les chantiers ».
Le porte-parole du mouvement n'a pas précisé de dates pour ces actions, mais il a souligné que « le prochain rendez-vous aurait lieu à Niort le 8 septembre, pour le procès de neuf représentants de mouvements écologistes et syndicaux accusés d'organisation de manifestations interdites. Ces nouvelles actions seront très déstabilisantes. On déjouera les dispositifs », a ajouté Julien Le Guet, chef de file de Bassine non merci. « Un grand rassemblement de soutien y sera organisé. Et on ne sera pas loin de Priaires … », a-t-il ajouté. Les membres du cortège, parmi lesquels une centaine de cyclistes, ont entonné « On ira bientôt à l'Agence de l'eau. On ira à Priaires, on retirera les barrières et on leur fera la misère », accompagnés par un orchestre face à la Tour Eiffel.
Les mégabassines ont pour objectif de stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin de pouvoir irriguer les cultures en été lorsque les précipitations se font rares. Les partisans de ce projet le considèrent comme une condition de survie pour les exploitations agricoles face aux sécheresses récurrentes. Les opposants, quant à eux, dénoncent un « accaparement » de l'eau par l'agro-industrie à l'heure du changement climatique.