Coupe du monde rugby 2023: tout sur la rose, les pumas et le chardon, emblèmes d’équipe.

Lounes

Le Museum de Toulouse a mis en place exposition temporaire intitulée « Naturellement rugby » à l'occasion de la Coupe du monde de rugby. Cette exposition revient sur la signification des emblèmes qui figurent sur les maillots des équipes et qui représentent les pays.

Dans de nombreux sports collectifs, il est d'avoir son propre insigne. Les emblèmes sont aujourd'hui un élément indissociable des maillots des joueurs. Ils permettent de reconnaître une équipe et sont souvent utilisés à des fins de merchandising, en tant que mascotte ou dans des déguisements. Mais avant tout cela, les emblèmes étaient surtout un facteur identitaire important, comme les blasons des anciennes familles illustres. C'est ce qu'explique Yanaël Delpech, chef de projet et muséographe de l'exposition.

Pour la Coupe du monde de rugby, les 20 équipes participantes arborent chacune un emblème avec une histoire et une origine singulière. La plupart du temps, ces emblèmes représentent des éléments naturels tels que des animaux ou des végétaux. Par exemple, les Anglais portent une rose rouge sur leurs maillots blancs. Cette rose est un de l'Angleterre depuis le Moyen-Âge, représentant l'union entre la maison royale d'York et celle de Lancaster.

Le Pays de Galles a trouvé son inspiration dans son histoire en utilisant trois plumes d'autruche sur son emblème. Cela fait référence à la guerre de 100 ans et à la bataille de Crécy en 1346. Le roi Edouard III d'Angleterre a offert à son fils, le prince de Galles Edouard de Woodstock, les trois plumes qui ornaient le casque de leur ennemi mort au combat.

Certains emblèmes sont nés de taquineries et de provocations de la part d'autres pays. C'est par exemple le cas du coq qui figure sur le du XV de France depuis 1910. Ce mélange de vocabulaire entre « gallus » qui signifie le coq et « Gallia » qui dire la Gaule remonte à l'Antiquité. Yanaël Delpech précise que ce n'est pas vraiment la France qui a choisi cet emblème, mais plutôt les Anglais qui l'ont collé aux Français, en se moquant d'eux et soulignant leur côté orgueilleux.

Parfois, les emblèmes naissent d'une erreur. Les joueurs argentins étaient initialement connus sous le nom de « Los  », ce qui signifie « les Pumas » en français. Cependant, dans le passé, leur emblème était en réalité un jaguar. Les deux félins étant bien différents, cette confusion est due à un journaliste en 1965. Depuis lors, le Puma est resté, et l'Argentine a décidé d'en faire son nouvel emblème à partir de 2023.

Certains pays choisissent de représenter des espèces endémiques sur leurs emblèmes. Il peut s'agir d'animaux ou de plantes qui ne se trouvent que dans le pays en . Par exemple, l'équipe des All Blacks représente la fougère argentée depuis 1888. La Nouvelle-Zélande est surnommée « Fernland », le pays des fougères, et la fougère a une portée spirituelle importante, notamment lors du Haka.

En Afrique du Sud, l'emblème des Springboks, des gazelles très répandues dans le sud de l'Afrique, a été complété par une plante endémique appelée protée. Cette fleur emblématique a été ajoutée à l'emblème à la fin de l'apartheid par le gouvernement de Nelson Mandela, pour représenter de manière unique le pays.

Il existe de nombreux autres emblèmes avec des histoires étonnantes, tels que l'Australie et son wallaby, le Japon et ses fleurs de cerisier, ou encore l'Irlande et son emblématique trèfle. ces explications sont à découvrir au Museum de Toulouse jusqu'au 7 janvier 2024.