Le Covid-19 est de retour, notamment avec l'apparition du sous-variant Eris et une baisse de la vigilance générale. Selon Mircea Sofonea, épidémiologiste à Montpellier, il est temps de réactiver nos dispositifs de surveillance du virus.
Les Français commencent à réaliser que l'épidémie de Covid-19 n'a pas disparu. En effet, plusieurs indicateurs montrent une reprise partielle du virus en métropole. Pauline P., par exemple, en a fait l'expérience il y a deux jours. Elle a été testée positive au Covid-19 et depuis, elle ne fait presque que dormir et se sent épuisée. Ses parents ont même dû faire les courses pour elle.
Pauline revenait de vacances au Portugal et avait quelques symptômes à son retour au travail. Elle n'a cependant pas été inquiétée par ces symptômes, tout comme la plupart des gens qui ont mis le Covid-19 de côté depuis plusieurs mois. C'est finalement une collègue dont les parents ont été contaminés qui lui a conseillé de se faire tester. Et c'est là qu'elle a appris qu'elle était positive au virus.
Pauline, triplement vaccinée, doit maintenant consulter à distance son médecin traitant, car les arrêts de travail ne sont plus automatiques sur présentation d'un test positif.
Il semblerait que la surveillance nationale du Covid-19 se soit relâchée ces derniers temps. De nombreux outils de surveillance sont en pause, car la situation ne nécessite plus autant de vigilance qu'auparavant. Le site Covid tracker et la plateforme Si-dep ne sont plus actifs et ne fournissent plus de données récentes sur l'épidémie.
Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'IRD de Montpellier, explique qu'il n'y a plus la volonté de centraliser et de rendre publiques les données relatives aux contaminations. Il plaide pour une réactivation de la plateforme Si-dep, car les données actuelles montrent une reprise progressive de l'épidémie. Il constate d'ailleurs la même tendance au Royaume-Uni, où l'inquiétude monte également.
En effet, le taux d'incidence moyen en France est passé de 11 à 19 contaminations pour 100 000 habitants fin juillet, ce qui est presque un doublement. Cette augmentation est notamment due à l'apparition du sous-variant Eris, descendant de la souche Omicron. Il n'est pas plus virulent que ses prédécesseurs, mais il infecte plus facilement les personnes vaccinées ou déjà contaminées.
Deux autres facteurs laissent craindre une potentielle reprise épidémique : la fin des vacances scolaires et le retour au travail, ainsi que le déclin immunitaire qui fait diminuer la protection offerte par les vaccins et les contaminations passées. Malgré cela, il n'est pas nécessaire d'alerter la population de manière excessive pour le moment, selon Mircea Sofonea.