Démarche éthique coûts supplémentaires : artisans mitigés pour bonus réparation textile et chaussures

Lounes

À partir de mi-octobre, le gouvernement souhaite mettre en place un nouveau dispositif incentivant la réparation et chaussures. L'objectif est d'encourager les citoyens à réparer leurs vêtements abîmés plutôt que de les jeter. chaque vêtement troué ou semelle de chaussure réparée, l'État prendra en charge partie de la facture. Cependant, cette mesure ne pourra s'appliquer que chez les artisans partenaires. Le bonus réparation ne fait pas encore l'unanimité, comme en témoigne l'exemple des Pays de la Loire.

L'industrie textile est devenue l'une des plus polluantes au monde, consommant 4% de l'eau potable. C'est pourquoi le gouvernement souhaite mettre en place ce bonus réparation pour réduire son impact environnemental. Ce dispositif fait suite à un bonus similaire lancé pour l'électroménager en décembre 2022.

Le bonus réparation textile sera mis en place chez les artisans couturiers et cordonniers volontaires. L'éco-organisme Refashion a été désigné par l'État pour mettre en œuvre cette mesure. Le principe est simple : pour chaque vêtement troué ou semelle de chaussure réparée, l'État remboursera une partie de la facture selon une grille tarifaire prédéfinie.

Par exemple, un trou dans un vêtement sera à hauteur de 7 euros, une semelle de chaussure à hauteur de 8 euros et une doublure à hauteur de 25 euros. Cependant, il y a une limitation : le bonus ne pourra pas dépasser les 60% du montant global de la facture. Ainsi, si une prestation de réparation est facturée 10 euros par l'artisan, le bonus de 7 euros ne pourra pas s'appliquer.

Cette limitation des 60% pourrait conduire certains artisans à augmenter légèrement leurs tarifs pour compenser. Refashion se montre conscient de cette problématique et assure qu'il sera vigilant pour éviter les fraudes et que tout le monde s'y retrouve, clients comme artisans.

Il est important de souligner que les bonus pourront se cumuler. Par exemple, si trois trous sont réparés le même vêtement, les trois bonus pourront se cumuler sur la facture globale, tant qu'ils ne dépassent pas les 60% du montant total.

Ce dispositif vise également à les citoyens à la réparation et à la consommation durable. Blandine Barré, fondatrice de l'entreprise « Les Réparables », spécialisée dans la réparation textile, trouve la démarche éthiquement intéressante. Elle estime que cela permettra à son entreprise de toucher un plus large public qui pourrait ne pas faire réparer leurs vêtements à cause du prix.

Cependant, certains artisans des Pays de la Loire sont réticents envers ce dispositif. Certains considèrent que le bonus ne responsabilise pas les consommateurs vis-à-vis du coût du savoir-faire, tandis que d'autres craignent une surcharge de . Certains cordonniers déplorent également que seules les chaussures de ville soient en compte, excluant ainsi la réparation de sacs et de fermetures de blousons en cuir.

Parmi les autres inquiétudes exprimées par les artisans, il y a le processus de remboursement et la preuve de la réparation. Actuellement, c'est à l'artisan d'envoyer les factures pour être remboursé, ce qui peut être contraignant. Certains artisans suggèrent que ce soit le client qui gère les factures et le remboursement pour chaque intervention afin de faciliter le processus.

Avant la mise en place du dispositif, des aménagements pourront encore être faits en concertation avec les artisans. Pour l'instant, 900 artisans en France se sont déjà créé un compte Refashion, indiquant un certain intérêt pour le bonus réparation. Cependant, il faudra vérifier s'il y a suffisamment d'artisans intéressés dans chaque région pour mettre en place ce dispositif partout en France.

Le bonus réparation textile et chaussures devrait donc se lancer en octobre, ce qui correspond également à la période où se déroulera la première édition des Journées Nationales de la Réparation (JNR). Ces journées, organisées en présence du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, visent à sensibiliser et à informer sur la réparation et la consommation durable.

Le bonus réparation textile et chaussures représente une avancée dans la lutte contre l'obsolescence programmée et la surconsommation. Toutefois, sa mise en place devra être accompagnée de mesures pour faciliter les démarches administratives des artisans et garantir une répartition équitable des coûts et des bénéfices entre les acteurs impliqués.