Deux individus de 17 et 19 ans ont été appréhendés dans le cadre de l'enquête sur le décès inexplicable du directeur du collège Pierre Simon de Laplace, le vendredi 11 août 2023. Ces deux hommes ont admis avoir pénétré dans l'établissement en fracturant une porte, mais prétendent être partis avant l'arrivée de Stéphane Vitel. Le procureur de la République de Caen confirme cette version.
Un mineur âgé de 17 ans s'est présenté avec sa mère au commissariat de Lisieux le 14 août en fin de journée. Selon le procureur de la République de Caen, il a déclaré aux policiers « qu'il s'était introduit dans l'établissement au terme d'une soirée alcoolisée avec un jeune majeur ». Ce jeune majeur de 19 ans a été arrêté le mercredi matin. Lors de leurs interrogatoires, les deux individus ont admis avoir pénétré dans le collège en fracturant une porte. Cependant, ils affirment ne plus être présents sur les lieux lorsque Stéphane Vitel est arrivé, ce que les investigations menées sur le téléphone de l'un d'entre eux confirment.
« Les vérifications réalisées sur le téléphone du jeune mineur permettent de confirmer qu'ils n'étaient plus dans l'enceinte du collège quand Stéphane Vitel est arrivé, après le déclenchement de l'alarme », explique le procureur de la République de Caen, Joël Garrigue.
Cette version est également confirmée par l'avocat du mineur interpellé. « Mon client reconnaît s'être introduit dans le collège. Il affirme avoir entendu des bruits à l'intérieur de l'établissement et avoir fracturé une porte pour entrer. Mais il dit qu'il n'était plus sur les lieux quand le principal est arrivé », déclare Maître Sylvain Naviaux, l'avocat du mineur.
Les deux individus interpellés n'ont aucun antécédent judiciaire. Ils vont être mis en examen pour intrusion dans l'enceinte d'un établissement scolaire et dégradation en réunion de biens d'utilité publique. Pour ces infractions, ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
De plus, le juge d'instruction a été saisi pour enquêter sur la mort de Stéphane Vitel. Il s'agit de déterminer les circonstances exactes de son décès, qui reste inexpliqué.
« Est-ce une mort naturelle ou un meurtre ? » s'interroge le procureur de la République, car l'autopsie n'a pas permis d'établir de certitudes. « Si les examens réalisés sur le corps de la victime révèlent des traces de lésions cutanées sur tout le corps et un léger traumatisme crânien du côté gauche, les médecins légistes estiment que ces lésions ne sont pas la cause du décès. Ils ont également constaté la présence d'un œdème pulmonaire, associé à une ancienne pathologie cardiovasculaire non traitée », explique-t-il. Des analyses toxicologiques et anatomopathologiques sont en cours afin de lever les zones d'ombre concernant le décès du directeur du collège.