Deux pompiers condamnés en Haute-Saône pour gain par pyromanie.

Lounes

Le tribunal judiciaire de Vesoul (Haute-Saône) a jugé deux hommes, anciens pompiers volontaires, étaient accusés d'avoir volontairement incendié des hangars agricoles entre août 2020 et avril 2021. Les deux individus, âgés de 19 et 20 ans au moment des faits, ont été condamnés à trois et ans de prison avec sursis.

L'enquête menée par les forces de l'ordre a conduit à surveiller l'un des accusés au début du mois d'avril 2021. Cela leur a permis de les prendre en flagrant délit lorsqu'ils ont incendié le dernier hangar à Charmoille, près de Vesoul. Le lendemain, les deux hommes ont été arrêtés et de l'essence ainsi que des briquets ont été dans leur coffre.

La question des motivations des deux accusés a été largement débattue lors du procès. L'un des prévenus a déclaré devant le tribunal qu'ils l'avaient fait par appât du gain. Cependant, selon l'avocate d'une des parties civiles, les rémunérations supplémentaires qu'ils recevaient pour éteindre les feux qu'ils avaient allumés ne s'élevaient qu'à 24 euros pour une durée de deux à trois heures.

Le plus âgé des deux accusés aurait également déclaré en garde à vue qu'il avait toujours été attiré par le feu et qu'il le trouvait beau. Les deux hommes ont également été interrogés sur le danger auquel ils exposaient leurs collègues pompiers. Le plus âgé a répondu qu'ils n'y pensaient pas au moment des faits, et qu'ils ne prenaient pas en compte les risques pour les victimes. Il a depuis abandonné sa formation d'infirmier pour se reconvertir dans l'artisanat.

Un autre aspect important des débats portait sur la relation entre les deux hommes. Le premier pré était inculpé de dégradation ou destruction de biens d'autrui par un moyen dangereux pour autrui dans les 13 incendies qu'ils étaient accusés d'avoir provoqués. Le second était inculpé du même chef d'accusation pour certains des incendies, mais de complicité pour les autres.

Lors de son témoignage devant le tribunal, le plus jeune des accusés a exprimé son mal-être et son sentiment de redevabilité envers son complice. Il s'est excusé auprès des victimes, de proches, des gendarmes et des pompiers.

Les deux prévenus ont passé dix jours en détention provisoire après leur arrestation. Les expertises n'ont pas révélé de pathologie mentale, mais ont indiqué que le comportement du plus âgé relevait de la perversion à la commission d'un acte déplacé avec excitation, tandis que le second présentait une névrose avec effet anxieux et une influençabilité sans être vulnérable.

Le procureur de la Ré a requis trois ans et deux ans de prison avec sursis pour les deux anciens pompiers volontaires, ainsi que des indemnités pour les parties civiles, qui s'élèveraient à plus d'un million d'euros de dégâts selon leurs avocats.

Finalement, les deux hommes ont été condamnés à quatre et trois ans de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et demi, et ils sont tenus de des soins. Une nouvelle audience aura lieu le 26 octobre pour déterminer les dommages et intérêts qu'ils devront verser aux parties civiles.