Difficulté associations recruter dirigeants : charge mentale, usure

Lounes

La crise sanitaire a eu un impact sur le milieu associatif, avec diminution du nombre de bénévoles. Bien que la situation à se rétablir, le renouvellement des bénévoles reste parfois compliqué, notamment parce qu'un tiers des présidents ou présidentes d'associations ont plus de 65 ans.

Depuis 1992, la course « La Pierre Le Bigaut – Mucoviscidose » à Callac était un événement prisé des Côtes-d'Armor. L'année dernière, encore 7000 cyclotouristes y avaient participé. Malheureusement, ce rassemblement ainsi que la Rando Muco à Belle-Isle-en-Terre font désormais partie du passé, faute de bénévoles.

« C'est une lourde décision », admet Daniel Bercot, co-président de l'association « La Pierre Le Bigaut-Muco ». Il déplore la dimension sociale, culturelle et tout simplement vivante que ces événements avaient pris sur le territoire. L'arrêt de ces événements a été imposé car aucun successeur n'a été trouvé en charge leur organisation.

Daniel Bercot affirme qu'il y aura un autre événement à la place, mais il ne sera pas de la même envergure que la course cycliste. Après avoir consacré 43 ans de sa vie à la lutte contre la mucoviscidose, il souhaite désormais se ménager un peu. Il espère que cette décision suscitera des interrogations et ouvrira de nouvelles perspectives.

Il est intéressant de noter que cette difficulté à attirer des bénévoles n'est pas isolée. Loïc Toupin, Président de France Bénévolat Côtes-d'Armor, constate également cette tendance dans ses contacts réguliers avec les associations du territoire. Les bénévoles qui le consultent lui font part de leur volonté de rendre service et de donner un sens à leurs actions, mais prendre de responsabilités ou une charge mentale supplémentaire. Ils ont déjà eu leur dose dans leur vie professionnelle et ne veulent pas en rajouter. Leur engagement se limite donc à rendre service cela est nécessaire.

Cependant, il n'est pas seulement difficile d'attirer de nouveaux bénévoles. Il l'est également de passer le flambeau lorsque les personnes en place ne souhaitent pas se retirer. Cette préparation de la succession n'est pas facile à envisager au quotidien, car il est parfois difficile de prendre du recul lorsque l'on est constamment impliqué dans l'action associative. On se concentre souvent sur l'humain ou sur l'association elle-même. L'association est souvent considérée comme le « bébé » du président !

En 2021, la Bretagne comptait plus de 80 000 associations, les chiffres de la région.

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