Le journaliste et écrivain Philippe Pujol a réalisé un documentaire sur les supporters de l'Olympique de Marseille intitulé « OM, dans les yeux des miens ». Ce film se veut un portrait social de la ville de Marseille, inspiré par les œuvres de trois cinéastes : Paul Carpita, Ken Loach et Robert Guédiguian.
Philippe Pujol, qui a remporté le Prix Albert Londres en 2014 pour une série d'articles sur les quartiers nord de Marseille, est un fervent supporter de l'OM. Il a décidé de suivre les supporters pendant une saison de football pour comprendre leur passion pour leur club.
Dans une interview pour France 3 Provence Alpes, il explique que son film n'est pas uniquement sur le football, mais sur les émotions et les comportements humains. Selon lui, le football est un vecteur d'émotions sincères et il a souhaité montrer pourquoi il est si important pour les supporteurs.
Le film met en avant plusieurs personnages, notamment un rappeur, des habitants de la Cayolle et des syndicalistes du port de Marseille. Philippe Pujol voulait montrer la diversité des supporters de l'OM, des milieux populaires à la bourgeoisie. Il n'a pas souhaité traiter des bagarres ou des ultras, mais se concentrer sur une quinzaine de personnages qui représentent la ville de Marseille.
Concernant les dirigeants du club, Philippe Pujol explique qu'ils ont initialement craint qu'il enquête sur le club, mais il assure que ce n'était pas son but. Il voulait simplement montrer pourquoi l'OM est si important pour lui et pour de nombreux Marseillais.
Le film aborde également la dimension sociale et politique des clubs de supporters. Les supporters sont unis pour défendre quelque chose, revendiquer et lutter pour leurs idéaux. Selon Philippe Pujol, les clubs de supporters sont l'un des derniers espaces politiques où les gens peuvent s'unir et résister dans la durée.
Il reconnaît que les supporters de football ont une mauvaise image de marque et il essaie de les réhabiliter en montrant que dans un stade, on retrouve les déviances de la société toute entière. Le stade est un lieu de transgression tolérable où les gens peuvent exprimer leur colère et leurs revendications. Si on supprime cela, la violence s'exprimera à l'extérieur du stade, ce qui est beaucoup plus dangereux.
Enfin, Philippe Pujol précise que son film s'adresse à tous, et pas seulement aux aficionados de l'OM. Il souhaite apporter son regard de journaliste tout en rendant son film accessible au plus grand nombre. Selon lui, Marseille est une ville populaire où le football est profondément ancré, et cela se reflète dans la fierté et la passion des Marseillais pour leur club.