Selon l'agence territoriale Pyrénées-Gascogne de l'Office National des Forêts, près de 300 hectares entre Tarbes (Hautes-Pyrénées), Lannemezan et Bagnères-de-Bigorre ont été impactés par les scolytes. Ces petits coléoptères attaquent les forêts et ont déjà causé des dégâts considérables dans les Hautes-Pyrénées. Le typographe, une espèce de scolyte, est particulièrement inféodée à l'épicéa et peut causer d'importants ravages.
Les scolytes utilisent les troncs des épicéas pour se reproduire. La femelle creuse une galerie sous l'écorce de l'arbre pour y pondre ses œufs. Les larves, une fois écloses, se nourrissent des tissus conducteurs de sève de l'arbre et creusent des galeries perpendiculaires à celles de la femelle, ce qui bloque la circulation de la sève et empêche l'arbre de s'alimenter.
Le département des Hautes-Pyrénées est le plus touché par cette infestation, notamment la région de la Bigorre entre Bagnères, Tarbes et Lannemezan où de nombreux épicéas ont été plantés. D'autres zones, comme Marignac ou Barbazan en Haute-Garonne, sont également concernées.
La seule solution à court terme pour limiter les ravages des scolytes est de couper les arbres infestés le plus rapidement possible et de les évacuer. Un arbre malade met entre trois et six mois pour mourir, mais il est possible de repérer les signes précurseurs comme les traces de résine et la sciure autour de l'arbre, ainsi que le changement de couleur et de texture du feuillage.
L'Office National des Forêts travaille avec le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation pour établir un état des lieux des populations de scolytes grâce à l'imagerie satellite. Cependant, il n'existe actuellement aucun moyen connu et efficace pour lutter contre ces ravageurs. Le réchauffement climatique est une des causes de la propagation de l'épidémie, avec la sécheresse et les fortes chaleurs favorables à la reproduction des scolytes.
Si le printemps pluvieux de 2023 peut permettre une baisse des pontes et une régulation de l'espèce nuisible grâce aux prédateurs naturels, le changement climatique risque d'aggraver la situation en augmentant la fréquence de ces dégâts. Pour protéger la forêt à l'avenir, il est recommandé de favoriser des peuplements forestiers vigoureux en réalisant des coupes d'éclaircies au bon moment et en privilégiant la diversité des espèces d'arbres.