Un homme d'une trentaine d'années a été enlevé et séquestré dans l'Orne, apparemment en raison d'une dette liée à un trafic de drogue. La police l'a finalement libéré après des heures de calvaire, et il affirme avoir été pris pour cible par erreur. Les ravisseurs ont été arrêtés et risquent jusqu'à 20 ans de prison.
Dans la nuit du 29 juillet, un habitant de Flers-de-l'Orne a vécu une expérience effroyable. Après avoir quitté la discothèque Le Garden dans le centre-ville, il rentre chez lui en voiture, au sud-est de la commune du Bocage.
C'est à ce moment-là qu'il est accosté par deux hommes dans la vingtaine. Ils le forcent rapidement à monter dans le coffre de leur voiture, une Citroën C3, et le ligotent et l'empêchent de parler avec du ruban adhésif. Un témoin assiste à la scène et appelle immédiatement la police, qui envoie une patrouille sur place.
En chemin, les policiers croisent le véhicule décrit par le témoin comme appartenant aux ravisseurs. Ils demandent au conducteur de s'arrêter, mais celui-ci accélère pour s'enfuir. S'ensuit alors une course-poursuite sur plusieurs kilomètres en direction d'Argentan. Les délinquants finissent par semer les forces de l'ordre à Bellou-en-Houlme.
Cependant, les policiers ne baissent pas les bras. Pendant la poursuite, ils réussissent à noter la plaque d'immatriculation de la voiture. Une nouvelle course contre la montre commence donc pour retrouver le propriétaire du véhicule en fuite. L'Officier de police judiciaire est informé et déclenche immédiatement une enquête.
Au petit matin, les policiers se rendent à Argentan, où le véhicule est censé être immatriculé. Le propriétaire de la C3 affirme qu'il l'a prêtée à des connaissances la veille au soir. Les agents découvrent la voiture dans le quartier et commencent à inspecter les immeubles environnants. Dans l'un d'eux, ils entendent des bruits étouffés et des appels à l'aide provenant de la victime, qui est au sol et surveillée par un chien de garde.
Une fois libéré, l'homme enlevé et séquestré raconte son calvaire aux policiers. Selon lui, ses ravisseurs l'ont confondu avec quelqu'un d'autre et l'ont enlevé par erreur. Il affirme que ses agresseurs cherchaient un homme en lien avec une dette liée à un trafic de drogue. La victime présente des blessures au visage, le nez cassé et des blessures aux yeux. Il a également des côtes cassées.
Quant aux ravisseurs, ils se sont échappés. Cependant, l'enquête pour les retrouver se poursuit car ils ont été identifiés. Ils ont une vingtaine d'années et habitent à Argentan. L'un d'entre eux sort tout juste de prison. Trois jours plus tard, le 1er août, la police les arrête dans le quartier de Perseigne à Alençon. Ils se seraient réfugiés auprès de la personne qui aurait commandité l'enlèvement en échange de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Les deux ravisseurs ont été jugés en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) et condamnés pour le délit d'enlèvement et séquestration. Ils sont actuellement en détention provisoire, l'un à Caen et l'autre à la maison d'arrêt du Mans-Les-Croisettes. Cependant, l'avocat de la victime affirme qu'il s'agit d'un crime et non d'un simple délit. Selon lui, lorsque les ravisseurs libèrent eux-mêmes leur victime sous sept jours, cela constitue un délit. Dans ce cas précis, c'est la police qui a libéré la victime, donc il s'agit d'un crime. Le juge partage cet avis et les auteurs risquent désormais jusqu'à 20 ans de réclusion. L'affaire est désormais entre les mains du juge d'instruction, dont l'enquête devrait prendre plusieurs mois pour déterminer les infractions précises commises par les ravisseurs et leur éventuel renvoi devant une autre juridiction.