Dans le 10e arrondissement de Marseille, une femme âgée de 24 ans a été touchée à la tête par des tirs de kalachnikov dimanche soir, alors qu'elle se trouvait dans son appartement près d'un point de deal.
La violence liée aux trafics de drogue continue à faire des victimes à Marseille. Dimanche soir, une femme de 24 ans a été touchée à la tête dans son appartement situé dans la cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement. Elle a été atteinte par des tirs de kalachnikov qui visaient un point de deal en bas de son immeuble.
La procureure de la République, Dominique Laurens, a tenu une conférence de presse en compagnie de la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, pour faire le point sur cette affaire.
La victime se trouvait dans sa chambre au moment des tirs. Elle a été gravement blessée et a été transportée à l'hôpital dans un état critique, avec un pronostic vital engagé. Actuellement, elle est en état de mort cérébrale.
Les premiers éléments de l'enquête menée par la police judiciaire indiquent que les tirs ont visé la pharmacie de ce groupe d'immeubles. C'est un lieu où de nombreux jeunes se regroupent le soir et où se situerait un point de revente de stupéfiants.
Après une première rafale de tirs à l'aveugle, une deuxième a eu lieu au moment du départ. Ces tirs ont impacté l'immeuble et ont traversé le mur. Les enquêteurs ont récupéré 23 douilles de 7.62 sur place.
Deux autres appartements ont été touchés par des tirs. Il s'agit d'un appartement occupé par une femme de 79 ans et d'un autre occupé par une femme de 86 ans. Heureusement, elles n'ont pas été blessées.
Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime. Cette enquête a été confiée à la police judiciaire de Marseille. Selon la procureure, même si la jeune femme apparaît comme une victime collatérale, l'intention d' »homicide prémédité » est caractérisée par le passage à l'acte.
Suite à cet événement, la présence policière a été renforcée dans la cité Saint-Thys, à la demande du ministre de l'Intérieur. La préfète de police a souligné que le point de deal visé par la fusillade n'avait pas une activité extrêmement importante. Elle a également indiqué qu'il y avait des tensions liées au trafic de stupéfiants dans d'autres cités des quartiers sud de Marseille, et que la présence policière serait renforcée à Saint-Thys, à la Cayolle et à la Cité Château Saint-Loup.
Depuis le début de l'année, il s'agit de la 93e affaire d'homicide ou de tentative d'homicide liée au narcobanditisme dans le département, dont 90 à Marseille. Au total, 42 personnes ont été tuées et 110 blessées lors de violences liées au trafic de drogue. Parmi elles, il y a au moins deux victimes collatérales.
Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, un jeune homme d'une vingtaine d'années a été tué par arme à feu dans la cité des Micocouliers, portant à 10 le nombre de morts pour ce seul mois d'août.
Un collectif de familles, soutenu par l'association Conscience fondée par Amine Kessaci, a déposé un référé-liberté pour obliger l'État à agir dans ces quartiers. Cependant, le président du tribunal administratif de Marseille n'a pas jugé le référé-liberté recevable.