Festival interceltique de Lorient 2023 : musique, danses et liens entre Celtes

Lounes

Lors de la Grande Parade des nations celtes, pendant le Festival Interceltique de Lorient 2023, les drapeaux irlandais flottaient peut-être avec encore plus de fierté qu'à l'accoutumée. Mais si l'Irlande est l'invitée d'honneur de cette édition, les participants irlandais revendiquent leur proximité avec la culture bretonne.

Pendant la Grande Parade des nations celtes du 6 août 2023, l'Irlande a affiché fièrement ses couleurs au Festival Interceltique de Lorient. Quatre groupes ont défilé avec entrain au son de Tri Martolod, l'une des plus célèbres chansons bretonnes traditionnelles.

Depuis 1988, les Irlandais du New Ross and District Pipe Band, en kilts turquoise et gris, se régulièrement au Festival Interceltique. Brian Mac Mahon, fondateur du groupe, y vient presque chaque année. Différence cette édition 2023, l'Irlande est l'invitée d'honneur, pour la quatrième fois depuis la création du festival. Mais en réalité, « c'est une fierté pour nous chaque année », revendique-t-il. Et d'ajouter : « C'était vraiment incroyable. »

Participer au festival représente aussi pour lui une opportunité unique de transmettre la culture celte aux plus jeunes. « Nous avons dix musiciens très jeunes avec nous, qui ont moins de 18 ans. C'est une éducation pour eux. »

« L'Interceltique est le meilleur festival au monde pour les Celtes. » Brian Mac Mahon, fondateur du New Ross and District Pipe Band

Les liens entre Irlandais et Lorientais n'ont fait que se renforcer au fil des années. Le rapprochement est tel que deux Lorientais jouent dans le pipe band. Thierry Laparlière en Irlande depuis cinq ans après y avoir rencontré sa conjointe. Il sourit : « c'est un peu classique, un couple entre Bretons et Irlandais. »

Plus largement, entre culture bretonne et culture irlandaise, les passerelles sont nombreuses et simples à emprunter. « L'intégration se fait très facilement avec les pipe band irlandais », confirme Thierry Laparlière.

De retour sur ses terres natales, il y a Alain Finot, lui aussi piper au sein du New Ross and District Pipe Band. Celui-ci connaît les musiciens irlandais depuis plus de vingt ans. « J'avais formé un pipe band à Lorient, donc le rapprochement entre les deux formations s'est fait comme ça », raconte-t-il. « Les proximités, musicale, mais aussi culturelle et historique, entre les deux cultures ont aussi aidé à faciliter les rapprochements. »

La culture irlandaise, c'est la musique certes, mais aussi différentes techniques de danse très variées. Au Festival Interceltique se d'ailleurs Air d'Eire, la seule association qui enseigne l'ensemble des danses irlandaises, par exemple le « set dancing », qui se danse dans les bals populaires irlandais.

« Une fois qu'on a attrapé le virus de la danse irlandaise, on y reste. » Françoise Guillas, présidente de l'association Air d'Eire

« La danse bretonne donne le goût de la danse, et les pratiquants, après quelques années, ont envie de se diversifier et arrivent à la danse irlandaise », ajoute-t-elle. « Il y a quelques différences, mais la convivialité reste la même, pour danser ensemble, sans distinction, d'âge ou de niveau. »

Les relations se poursuivent même après la fin du festival, car les membres de l'association se rendent régulièrement en Irlande et invitent en Bretagne des maîtres à danser irlandais.

« Je suis très fier d'être non seulement Irlandais, mais aussi Celte et Celte parmi les autres Celtes. » Reuben Ó Conluain, le -drapeau de la délégation irlandaise

Rapprocher encore davantage les deux nations celtes, c'est d'ailleurs l'objectif de Reuben Ó Conluain, le porte-drapeau de la délégation irlandaise. Il explique que sur l'île d'Émeraude, « Alan Stivell est très connu, j'ai des amis fans des Merlus aussi. C'est vrai que les Bretons nous connaissent plus mais j'essaie de changer ça, en intervenant à la et dans les journaux. »

Le porte-drapeau revendique surtout l'existence d'une grande identité celte. Mais qu'y trouve-t-on ? « La même âme, le même esprit et le même cœur, la même joie de la convivialité, même si on ne parle pas une langue commune, ou que nos traits de visage sont différents. »

Lauryane Arzel (avec Isabelle Rettig et Nicolas Corbard).

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