Fin de la vague de chaleur en Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne

Lounes

La rentrée 2023 a été marquée par une vague de chaleur exceptionnelle, qui devrait se terminer peu après la mi-septembre, ramenant des températures plus automnales.

Cette rentrée scolaire restera dans les mémoires, avec des salles de classe parfois transformées en fournaise. Cependant, les températures devraient revenir à la normale plus tard dans le mois de septembre.

Avec un soleil aussi fort, cela n'est pas habituel. La chaîne 3 Champagne-Ardenne s'est tournée vers Météo-France pour en savoir plus.

Faut-il parler de canicule ou de vague de chaleur ?

« Le Grand Est est resté en verte pour l'aléa canicule ces derniers jours. L'épisode que nous avons vécu et qui se termine ce lundi – plutôt mardi en Alsace – correspond à une vague de chaleur , qui est cependant d'une durée inédite pour un mois de septembre depuis 1947.

Des seuils biométéorologiques par département utilisés comme aide à la décision. Ces seuils sont calculés à partir des prévisions de températures minimales et maximales sur trois jours consécutifs : selon les départements du Grand Est, il faut 17 à 19 degrés en minimales et 33 à 35 degrés en maximales. »

Pourquoi ces prévisions ?

« Dans le cas de l'épisode qui se termine, les prévisions de températures minimales étaient nettement inférieures aux seuils. En Champagne, cela s'explique par la durée des nuits, plus longues en septembre qu'en juin. Elles permettent à la terre crayeuse de mieux restituer la chaleur accumulée pendant la journée par rayonnement nocturne.

Contrairement aux départements champenois, celui de la Seine-et-Marne a été placé en vigilance orange canicule car le tissu urbain y est plus dense, favorisant le phénomène d'îlot de chaleur urbain. Mais aussi parce que le type de ne permettait pas de restituer autant de chaleur la nuit vers l'atmosphère qu'en Champagne crayeuse. »

Comment qualifier les températures enregistrées en septembre ?

« Ces températures ne correspondent pas du tout aux normales de saison. Elles sont symptomatiques du réchauffement climatique. Ce sont des événements qui se sont déjà produits ponctuellement par le passé, mais qui reviennent de manière anormale presque chaque année avec une durée et une intensité de plus en plus marquées. En moyenne, pour une mi-septembre dans le Grand Est, on devrait avoir entre 8 et 11 degrés le matin et entre 19 et 22 degrés l'après-midi. Ce sont les moyennes calculées à partir des années 1990, qui sont déjà 1 à 2 degrés plus chaudes que pendant les années 1960. »

Quand aurons-nous à nouveau des températures normales pour septembre ?

« D'après nos dernières tendances, le rail dépressionnaire revenir autour du 20 septembre au-dessus de l'Europe de l'Ouest, marquant le début de l'automne. D'ici là, les conditions sèches et orageuses pourraient encore ressembler à l'été. »

Pourquoi les températures ont-elles été si élevées ?

« Ce phénomène météorologique est bien connu depuis longtemps et relève de la physique pure : c'est une conséquence des ondes de Rossby. À l'échelle de l'hémisphère, les anticyclones et les dépressions permettent de redistribuer le surplus de chaleur de l'Équateur vers les pôles. On parle de dépressions et d'anticyclones près de la surface, mais plutôt de gouttes froides et de dômes de chaleur pour la haute atmosphère.

Dans les deux cas, il s'agit de zones de hautes et de basses pressions. Les dépressions se déplacent autour de l'hémisphère selon un schéma d'ondes de Rossby. Comme un train, elles suivent les qui correspondent aux vents d'ouest en haute altitude, des rails mobiles qui montent et descendent selon des latitudes nord ou sud, faisant des oscillations d'un jour à l'autre autour du globe. C'est ainsi que se produit la circulation atmosphérique.

Avec le réchauffement climatique, on constate que les pôles se réchauffent bien plus rapidement que l'Équateur. Le rail des dépressions n'est plus aussi rectiligne qu'auparavant, mais il se courbe de plus en plus souvent, amplifiant les changements rapides de que nous observons actuellement en Europe occidentale. »