Gilet jaune fonde association pour aider les démunis, témoignage pendant manifestations

Angers Mag

Carole Mombourg, une militante infatigable des Gilets jaunes, a fondé en juillet 2023 l'association caritative « La main dans la main ». Ayant elle-même fait face à la précarité, elle souhaite apporter un soutien matériel et moral aux personnes les plus démunies.

Carole ouvre les portes du garage donnant sur la rue principale de Malzé (Meurthe-et-Moselle). C'est un samedi 9 septembre 2023, une journée ensoleillée où la chaleur commence à se faire sentir. À l'intérieur du local se trouvent des pour adultes et enfants à bas prix, un rayon chaussures, des jouets et des pâtisseries offertes par le boulanger du quartier. Tous ces produits sont des dons.

En juillet 2023, Carole a créé l'association « La main dans la main ». Elle connaît les galères de la vie, ayant elle-même connu les difficultés liées à la précarité et aux fins de mois difficiles.

Dès le début, elle s'est engagée dans le mouvement des Gilets jaunes. « Pendant les manifestations, j'ai vu beaucoup de gens mendier et je fais des maraudes depuis six ans pour les aider », explique-t-elle.

Les médias parlent moins du mouvement des Gilets jaunes, pourtant Carole affirme qu'il est toujours actif. Il se prolonge souvent par des actions de solidarité, comme le témoigne l'association « La main dans la main ».

« Beaucoup de gens passent devant les SDF les voir, sans réagir. Il n'y a rien pour eux », affirme Carole Mombourg, la présidente de l'association.

Devant la porte du local, Stéphane rejoint un groupe d'environ dix personnes. Il est venu trouver des vêtements : « Je n'ai pas les moyens d'aller dans les magasins. Ici c'est avantageux ». Habitant le quartier, il a découvert l'association en passant régulièrement devant. Il a fini par faire connaissance avec Carole, toujours à offrir un café.

Carole, une femme engagée et chaleureuse, est devenue une figure de la rue Sadi Carnot. Elle suscite immédiatement la sympathie. Le trottoir devant le local est devenu un lieu de rassemblement où chacun peut donner, acheter mais aussi discuter et, pour certains, briser la solitude. Henri Choubat appelle Carole « maman ». Pour lui, elle est une mère de cœur qui service à beaucoup de gens comme lui qui sont dans la rue. « Sans des associations comme celle-ci, on serait dans la m… », déplore-t-il. N'ayant pas de logement, l'association lui a acheté une tente qu'il s'est malheureusement fait voler.

« L'association se démène pour lui trouver un logement. Elle l'aide également à remplir des formulaires et le guide dans le dédale des administrations. La dématérialisation des publics aggrave le sentiment de déclassement des plus vulnérables », souligne Carole.

Grégoire Mougenot arrive à et se joint à la conversation. Il achète trois chemises mais apprécie également le lieu pour son atmosphère conviviale : « Cela crée des liens à Malzéville. Ici, on a un petit statut de village ». Avant de partir, il lance : « Carole est formidable. Elle ne propose que des initiatives positives ! » Carole n'est pas seule pour faire fonctionner l'association, elle est entourée d'une équipe engagée.

« La main dans la main » compte déjà 208 membres, un mois et demi après sa création. L'adhésion coûte deux euros par an afin d'être accessible aux personnes les plus démunies. Aucune condition particulière n'est requise. Outre les vêtements et les jouets, l'association propose également des paniers alimentaires une fois par mois. Elle envisage de louer deux jardins communautaires pour cultiver des potagers partagés.

Malgré le soleil tardif de l'été, Carole ne perd pas de vue l'hiver prochain. La précarité ne connaît pas de saison, mais les jours les plus difficiles accentuent les besoins matériels et l'isolement. Elle prévoit donc de préparer des colis de Noël contenant des produits d'hygiène qui sont toujours cruellement nécessaires pour les personnes dans le besoin.

Le vestiaire est ouvert du lundi au de 9h30 à 12h et de 14h à 18h. Le samedi de 9h30 à 17h. Vous pouvez les joindre au: 06 24 85 66 50.