Magali Vollmer, une femme de 62 ans, collectionne depuis trois ans des poupées Barbie vintage dans sa maison de Geispolsheim (Bas-Rhin). Sa collection compte plus de 450 poupées, et elle souhaite maintenant les exposer au public.
En 2019, alors qu'elle vidait la maison familiale de sa mère, Magali a retrouvé ses premières poupées Barbie. Sous un amas de poussière dans le grenier, elle a découvert sa collection de poupées presque intacte avec laquelle elle jouait lorsqu'elle était petite, en compagnie de sa sœur jumelle.
Cette trouvaille a laissé Magali bouche bée : « Je ne pensais pas les retrouver un jour. J'étais en admiration devant ces poupées et tous les accessoires qu'il y avait encore dans les cartons ». Elle a décidé de tout garder, mais il lui manquait une pièce essentielle de sa collection : la première Barbie commercialisée par Mattel en 1959, surnommée « Ponytail Barbie » (Barbie queue-de-cheval).
De retour chez elle, Magali a effectué des recherches sur internet et a finalement trouvé cette toute première poupée avec sa frange choucroute et son maillot de bain une pièce noir et blanc. À partir de ce moment-là, elle n'a jamais arrêté ses recherches. Pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19, son intérêt pour ces poupées vintage a encore grandi.
Magali a même partagé sa passion avec ses collègues de travail avant de prendre sa retraite. Lorsqu'ils étaient en télétravail, elle leur envoyait chaque matin un mail avec une mise en scène de Barbie dans un pays du monde. En parallèle, elle passait ses soirées à enchérir sur des sites d'enchères pour trouver des poupées rares.
Consciente de l'impact environnemental de sa collection, Magali s'est engagée à n'acheter que des poupées vintage, qui ont déjà servi ou qui sont reproduites. Elle explique : « J'ai conscience des conséquences écologiques qu'a cette industrie. Je collectionne seulement les poupées qui sont déjà sorties ». Elle essaie également de limiter les transports en achetant des poupées vintage venant de France, mais cela n'est pas toujours facile car la plupart des modèles en bon état proviennent d'autres pays.
Parmi ses trouvailles, Magali a acheté aux enchères une poupée représentant Marie-Antoinette, qui était originaire des États-Unis. « En quelque sorte, la reine revient chez elle », plaisante-t-elle. « Bien que triste de la laisser, la vendeuse était heureuse de savoir qu'elle allait partir pour la France ».
Pour Magali, sa collection est bien plus qu'un simple hobby. Elle affirme que cela lui permet de montrer l'émerveillement du monde, en opposition aux phénomènes de violence qui persistent dans la société. Elle met certaines de ses Barbie en scène pour représenter des pays ou des événements historiques marquants. Elle possède également des poupées et des accessoires illustrant différentes régions du monde, comme le Japon, l'est de l'Europe, l'Afrique subsaharienne ou encore l'Amérique du Sud.
Barbie, avec tous les métiers qu'elle a exercés, a marqué un tournant dans l'univers des poupées. Selon Magali, cela lui a donné confiance en elle dès son plus jeune âge. Elle jouait autant avec ses poupées qu'avec des voitures de course.
Magali ne cherche pas à faire du militantisme, mais à travers ses mises en scène, elle souhaite montrer l'évolution de la société. Elle possède des Ken et des Barbie de toutes les couleurs de peau et espère trouver un Ken plus corpulent pour représenter toutes les silhouettes. Elle a également trouvé la première Barbie transgenre, qui s'inspire de l'actrice américaine Laverne Cox.
Avec toutes ses poupées soigneusement rangées dans ses armoires, Magali souhaite maintenant partager sa passion avec le public. Elle aimerait mettre en scène toutes ses poupées dans une exposition, mais pour cela, elle a besoin d'un espace dédié. Pour le moment, elle n'a contacté aucun établissement, mais elle pense que le Musée du Jouet pourrait être intéressé par sa collection, d'autant plus que Barbie est déjà présente dans cet établissement situé à Colmar.
En attendant de trouver un lieu pour exposer sa collection, Magali garde ses poupées dans ses placards. Elle espère les transmettre à ses deux petites-filles lorsqu'elles seront plus grandes et qu'elles pourront en prendre soin.