Aujourd'hui, le procès de trois hommes accusés d'avoir participé à l'enlèvement d'un docker assassiné au Havre en 2020 dans le cadre d'une affaire de trafic de drogue a été reporté. Une trentaine de greffiers se sont rassemblés sur le parvis du Palais de Justice de Lille pour dénoncer leurs conditions de travail. Vêtus de robes, ils ont entonné une chanson pour exprimer leur mécontentement.
Depuis juin dernier, ce type de mobilisation se répète devant plusieurs tribunaux en France. Ce lundi 11 septembre 2023 à Lille, un cercueil a été placé devant l'entrée, entouré de plusieurs codes civils jetés au sol. Sur une banderole accompagnant cette mise en scène, on pouvait lire le message : « mon ministre m'a tué ».
« Le ministre de la Justice nous avait promis une augmentation d'au moins 150 euros nets par mois par greffier, mais nous n'y sommes pas du tout », rappelle Sandrine Paul, porte-parole du mouvement des greffiers à Lille. Tous les grévistes réclament une revalorisation de leur statut et une amélioration de leurs conditions de travail.
Cette mobilisation vise à faire pression avant les négociations nationales prévues cette semaine sur ces deux questions. Les raisons de leur colère sont multiples. « Les tâches ne font qu'augmenter, on a toujours plus de responsabilités. Il y a une inflation législative avec toujours plus de textes, et nos logiciels sont constamment obsolètes », énumère Sandrine Paul.
Les greffiers affirment être surqualifiés mais peu reconnus. Leur concours se fait à bac+2, mais ceux qui le réussissent ont au moins un bac+4 ou bac+5, soit le même niveau que les avocats ou les magistrats par exemple. C'est pourquoi une revalorisation statutaire est justifiée selon la porte-parole du mouvement à Lille.
Pour peser dans les débats, les greffiers ont décidé de faire grève. C'était le cas ce lundi 11 septembre 2023 au tribunal de Lille, où devait se tenir le procès de trois hommes accusés d'avoir participé à l'enlèvement d'un docker assassiné au Havre en 2020 dans le cadre d'une affaire de trafic de drogue. Le procès a été reporté d'une journée car le greffier d'audience était en grève. « Nous sommes les assistants des magistrats, c'est avec nous qu'ils travaillent en priorité, notre niveau de responsabilité est extrêmement important », résume la porte-parole lilloise du mouvement.