Haricot de Castelnaudary menacé : trop gourmand en eau, peu rentable

Lounes

Le début de l'arrachage des plants de haricots blancs IGP de Castelnaudary vient de commencer. En raison de la sécheresse et du fait que seuls 60 hectares de cultures dans l'ouest de l'Aude sont exploités par une dizaine de , une petite récolte de 2023 est prévue.

Dans la région du Lauragais, l'irrigation est essentielle pour les cultures. Les quotas par exploitation et donc les plantations sont déterminés en fonction des réserves d'eau et des stocks de l'hiver.

En raison de la sécheresse en 2023, les producteurs n'ont pu obtenir que 50% de leurs besoins en eau. Par conséquent, dès février, ils ont pris la décision de choisir les cultures à planter.

Le producteur de légumes secs, Marc Cauhopé, explique qu'il aurait voulu planter dix hectares de haricots, mais cette plante demande beaucoup d'eau pour pousser. Il a donc décidé d'en planter hectares et de conserver son eau pour produire du maïs semences, qui est plus rémunérateur.

Cela explique pourquoi la France, et en particulier l'Aude, produit de moins en moins de haricots secs au fil des ans. La culture de cette plante nécessite beaucoup d'eau et son coût de est élevé pour être rentable.

Au , seulement 60 hectares de haricots sont cultivés dans l'Aude, ce qui donne une production moyenne de 140 à 180 tonnes par an, alors que les besoins sont plus de dix fois supérieurs.

Quant à la récolte, elle se déroule entre le 15 août et le 15 . Le lingot du Lauragais est une production de niche principalement destinée à la préparation du cassoulet gastronomique. Il est vendu en priorité aux restaurants d'Occitanie et en vente directe. Seuls les haricots locaux IGP peuvent être utilisés pour faire un vrai cassoulet de Castelnaudary. L'utilisation d'autres haricots serait considérée comme un sacrilège culinaire et écologique.

Marc Cauhopé, le producteur de légumes secs, explique que leur haricot est arraché à la machine le matin, puis séché au sol naturellement par le soleil et le vent avant d'être récolté et consommé. Contrairement à des pays comme l'Amérique latine, l'Argentine ou le Canada, où le séchage chimique à l'herbicide défoliant est pratiqué.

Ce procédé artificiel de séchage est interdit en France, cependant nous importons chaque année entre 80% et 90% de nos besoins en haricots secs.