Selon une étude de l'IFOP et de l'association COP1 publiée ce mardi, près de la moitié des étudiants en France avouent avoir déjà sauté un repas faute de moyens. Barth Piron, représentant de l'UNEF à Paris-Nanterre, confirme ce constat et souligne que de plus en plus d'étudiants ont du mal à se nourrir correctement, beaucoup devant même recourir à des petits boulots pour subvenir à leurs besoins. L'étude révèle également que trois quarts des étudiants ont dû modifier leurs habitudes de consommation en raison de l'inflation.
Ce phénomène de précarité étudiante est particulièrement visible en Île-de-France, et notamment à Paris, la région la plus chère pour les étudiants en France. En plus de devoir payer leur nourriture, ils doivent également gérer des loyers élevés et des prix de transports en commun de plus en plus chers. L'UNEF a d'ailleurs publié un classement du coût de la vie dans les villes étudiantes, dans lequel les 7 villes les plus chères sont toutes franciliennes. Paris occupe la première place de ce classement, avec un coût de la vie mensuel de 1 557 euros. Barth Piron souligne que ces dépenses importantes peuvent parfois être un facteur d'échec pour les étudiants, qui ont du mal à se concentrer sur leurs études lorsqu'ils doivent constamment penser à leur budget.
L'étude met également en évidence le fait que l'achat de denrées alimentaires n'est pas le seul poste de dépenses sacrifié par les étudiants. En effet, près d'un quart des étudiantes déclarent ne pas avoir suffisamment de protections hygiéniques en raison d'un manque d'argent. Certaines universités franciliennes ont mis en place des distributeurs de protections hygiéniques pour pallier ce problème, comme c'est le cas à Nanterre depuis quelques années déjà.
Enfin, l'étude révèle que près d'un étudiant sur deux se sent toujours ou souvent seul. Barth Piron estime que cette solitude est exacerbée par le contexte précaire des étudiants franciliens, qui ont peu de temps libre et doivent souvent travailler pour financer leurs études, ce qui ne leur laisse pas beaucoup de temps pour tisser des liens avec leurs camarades.
En somme, la précarité étudiante en France, et plus particulièrement en Île-de-France, est un réel problème qui touche de nombreux étudiants. Il est urgent de trouver des solutions pour leur permettre de subvenir à leurs besoins alimentaires et financiers, et pour lutter contre leur isolement social.