Inquiétude des habitants avant la destruction du pont Charles-de-Gaulle

Angers Mag

La destruction du pont Charles-de-Gaulle de Reims, prévue au début de l'année 2024, crée une polémique. Les automobilistes et les habitants du quartier Croix Rouge dénoncent un projet qui risque de les isoler, les éloignant ainsi du centre-ville.

C'est bientôt la fin d'une époque. Au printemps 2024, le pont Charles-de-Gaulle, construit en 1971, qui enjambe l'autoroute et le canal pour rejoindre le centre-ville de Reims, sera détruit.

Annoncé en novembre 2022 par le maire et la présidente de l'agglomération, « le projet des berges du canal » consiste à remplacer ce pont par une passerelle aux piétons et aux vélos.

Au-delà de l'objectif de verdir la ville, la municipalité pointe, en novembre dernier, des problèmes d'étanchéité sur le pont qui nécessiteraient des coûts exorbitants dans les prochaines années si l'ouvrage d'art était conservé.

À cela, s'ajoute une fréquentation insuffisante, selon Claude Gachet, adjoint au maire du quartier Sud aux travaux : « C'est environ 9000 personnes qui fréquentent dans les deux le pont Charles de Gaulle aujourd'hui. C'est seulement 20% de sa capacité à . »

L'inquiétude des automobilistes

Mais pour les quotidiens du pont Charles de Gaulle, la nouvelle ne passe toujours pas. Désormais, il faudra changer d'itinéraire pour rejoindre le centre-ville : « Il va falloir faire plus de détours, donc je suis contre », glisse un automobiliste. « Je trouve ça désagréable, on va encore être bloqués sur d'autres ponts alors qu'il y a déjà beaucoup de circulation », ajoute une autre.

« Avec l'installation de zones à faible émission en centre-ville, les gens se plaignaient déjà, car ils n'avaient pas les moyens de s'acheter une voiture. On a voulu le centre-ville des quartiers et maintenant on coupe ! » s'exclame Jean Monteiro, président de l'association Croix Rouge pour l'animation et la promotion.

La crainte de l'isolement

Un autre sujet d'inquiétude concerne les habitants du quartier Croix Rouge qui craignent d'être mis à l'écart : « Il va y avoir une rupture entre le quartier Croix Rouge et le centre-ville. Si le pont est détruit, comment on va faire ? Ce pont sert de lien. avez les étudiants qui vont à l'université et les gens qui vont à l'hôpital qui l'empruntent », dénonce Jean Monteiro, président de l'association Croix Rouge pour l'animation et la promotion.

« Le sujet, c'est la démolition d'un pont et pas la construction d'un mur qui risque de séparer un quartier du centre de la ville », ajoute Claude Gachet, adjoint au maire aux quartiers Sud aux travaux.

Face aux critiques, l'adjoint au maire Claude Gachet de rassurer. Pour lui, il n'y aura aucune exclusion du quartier Croix Rouge : « Je ne le souhaite pas et je suis intimement convaincu que ça n'arrivera pas », argue-t-il.

Outre son intime conviction, l'élu rappelle que la Ville va investir dans des structures de transports alternatifs à la voiture. « Nous avons déjà le tramway qui dessert très bien le quartier Croix Rouge. Puis, il y a les circuits à vélos. Il y en a deux actuellement et nous en aurons neuf d'ici trois ans. Le bus à haut niveau de début 2025 qui va permettre de faciliter les déplacements dans tous les quartiers. »

La destruction du pont devrait coûter environ trois millions et demi d'euros et la construction de la passerelle nécessitera huit à neuf millions supplémentaires.