Les Jeunes Agriculteurs du Grand-Est ont récemment lancé une campagne d'information afin de convaincre les jeunes qui hésitent à s'installer en tant qu'agriculteurs. Ils veulent mettre fin aux idées reçues en affichant leur activité de loisirs dans les villes et sur les réseaux sociaux. Ils veulent montrer qu'ils ont du temps pour eux et qu'ils veulent le faire savoir.
Selon les Jeunes Agriculteurs des Ardennes, il devient urgent de trouver des candidats pour reprendre les exploitations des agriculteurs qui partent à la retraite. Dans sept ans, plus de la moitié des agriculteurs actuels seront en âge de prendre leur retraite. Il faut donc recruter de nouveaux repreneurs et pour cela, il faut convaincre les candidats que le métier agricole n'est pas aussi dur qu'il y paraît.
Renaud Chatry, président des Jeunes Agriculteurs des Ardennes et cultivateur éleveur, affirme qu'il est important de ne plus faire croire aux jeunes que les agriculteurs ne font que travailler et qu'ils sont constamment occupés. Il est possible de trouver du temps pour soi, plusieurs heures par semaine. Il souhaite changer l'image du métier et montrer qu'en plus d'être passionnant, les agriculteurs peuvent avoir d'autres centres d'intérêt. Pour sa part, il a choisi le rugby et participe avec enthousiasme à la campagne lancée par les Jeunes Agriculteurs du Grand Est.
Les agriculteurs veulent faire passer le message qu'ils trouvent du temps pour faire autre chose que s'occuper de leurs bêtes et de leurs cultures. La campagne de sensibilisation se fait par le biais d'affiches dans les grandes villes de chaque département du Grand-Est ainsi que sur les réseaux sociaux depuis le 6 septembre jusqu'au 7 novembre.
Marlène Petit, chargée de communication chez les Jeunes Agriculteurs des Ardennes, explique qu'il y a six portraits d'agriculteurs qui seront diffusés tous les deux jours. Elle anime également la campagne sur les réseaux sociaux. Grâce à ces portraits, on découvre que les agriculteurs peuvent avoir une vie à côté de leur métier, que ce soit en tant que judoka, rugbyman, ou autre.
Renaud Chatry est un agriculteur dans le sud des Ardennes à Blanzy-La-Salonnaise, près de Rethel. Il cultive des céréales et élève des truies sur une exploitation de 150 hectares. Il travaille avec une dizaine de personnes, dont trois apprentis, cinq salariés, sa femme et son père. Il se lève tôt tous les jours pour nourrir les bêtes, vérifier la paille, faire le tour des animaux, etc. Il consacre environ cinq heures de travail par jour à son activité agricole, ce qui lui laisse du temps pour faire autre chose. Il pratique le rugby depuis dix ans et malgré une blessure aux genoux, il compte reprendre l'entraînement dès que possible. Les entraînements ont lieu le soir entre 19h30 et 21h30, ce qui permet à Renaud de concilier sa passion pour le rugby avec son métier d'agriculteur.
Renaud est marié et a deux enfants. Sa femme Marie-Louise travaille également sur l'exploitation et gère le magasin de vente à la ferme. Elle partage la même philosophie que Renaud et a elle aussi une passion, la batterie. Le couple prend également du temps libre pour partir en vacances chaque année.
Les organisations professionnelles ont mis en place divers dispositifs pour aider les agriculteurs à se libérer du temps. Le service de remplacement permet d'avoir des salariés pour effectuer le travail pendant les périodes de vacances. Renaud souligne que cela peut être stressant de laisser ses bêtes, mais il s'efforce de prendre dix jours de congé par an. Il y a également l'entraide, les agriculteurs pouvant compter sur des membres de leur famille, des amis ou des voisins pour les aider. Renaud peut demander à son père, qui est encore actif sur l'exploitation, ou faire appel à un voisin ou un ami. Il est essentiel pour eux de préserver du temps pour eux-mêmes, car cela leur permet de travailler dans de bonnes conditions.