La danse libératrice pour combattre Parkinson

Lounes

Chaque jeudi, un groupe de personnes atteintes de la maladie de Parkinson se réunit à Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble, participer à un atelier de danse. Pendant ce moment, les tremblements de leur corps ne sont plus nécessaires à contrôler. Des études ont même démontré que la danse peut ralentir la progression des symptômes moteurs de la maladie.

Dans leur vie quotidienne, ces personnes s'efforcent de contrôler leurs mouvements et de concentrer les envahissantes sur des gestes fonctionnels, tels que lever un membre, serrer les doigts ou saisir un objet. Chaque tremblement est un tsunami incontrôlable fait bégayer le bras, la main ou la jambe.

C'est pourquoi, dans cet atelier de danse, on leur dit que chaque mouvement est le bienvenu et qu'il peut être beau et gracieux, s'insérant dans une chorégraphie improvisée aux côtés d'autres corps chancelants. Les personnes atteintes de Parkinson se libèrent ainsi un peu du poids de cette gymnastique cérébrale et neurologique qu'elles doivent répéter constamment.

Dans cette de danse de Saint-Martin-d'Hères, chaque geste est conscient mais n'a pas besoin d'être domestiqué. Des de participants soulignent l'impact positif de cette expérience. Geneviève déclare que la danse lui permet d'oublier ses douleurs et de se réapproprier son corps, jugement ni peur du regard des autres. Françoise, quant à elle, parle d'une exaltation et d'une libération, qui lui permettent de sortir du carcan de la maladie et de s'abandonner.

Cet atelier est dirigé par Clint Lutes de la compagnie DaPoPa, en collaboration avec l'antenne iséroise de France Parkinson. Au début de chaque séance, les corps des participants et des danseurs professionnels sont mis en dialogue en binôme. Ils créent ainsi une chorégraphie improvisée.

Clint Lutes souligne l'importance de ce premier moment de rencontre et de connexion entre les participants, qui crée une base pour la de l'atelier. Chacun fait ce que son corps lui permet, en essayant de suivre la musique et en exprimant ses mouvements à sa manière.

Une vingtaine d'années après leur création aux États- et en Grande-Bretagne, ces ateliers de danse se sont répandus. Bien qu'il puisse sembler que le traitement ne soit que temporaire, des études menées lors de sessions avec le Ballet national d'Angleterre ou la Mark Morris Dance Company tendent à prouver que la danse ralentit la progression des symptômes moteurs de la maladie, à condition de suivre un cours par semaine pendant trois ans.

Dans un reportage, on rencontre Robert qui se déplace comme il peut, guidant une partenaire imaginaire. Il témoigne de son amour pour la danse et de sa volonté de retrouver un certain rythme. La musique est également utilisée dans d'autres expériences avec des personnes atteintes de la maladie de Parkinson afin de faciliter la motricité.

En Haute-Loire, une application mobile appelée Beat Health est actuellement en test. Cette application, reliée à des capteurs de mouvement aux chevilles, diffuse une mélodie dans des écouteurs avec un tempo adapté à l'utilisateur, lui permettant de trouver un rythme de marche. L'idée est de contourner les problèmes liés à la destruction des ganglions de la base chez les patients atteints de Parkinson en leur fournissant un rythme extérieur.

Clint Lutes et la compagnie DaPoPa multiplient les initiatives en faveur de publics empêchés. Récemment, ils ont investi les chambres et les couloirs du centre de rééducation de Rocheplane à Saint-Martin-d'Hères pour soulager la douleur par la danse et favoriser la motricité.

Clint Lutes estime qu'il est plus satisfait et fier de ce qu'il fait aujourd'hui par rapport à ses années de danseur et de chorégraphe traditionnels. Il apprécie le contact avec les autres et l'énergie qui en résulte.