Des mots insultants et diffamatoires à l'encontre du maire d'Erquy ont été découverts dans la commune des Côtes-d'Armor. Les habitants sont perplexes face à cette situation. Le maire, profondément touché par ces actes de violence, se montre encore plus déterminé à poursuivre son mandat en tant qu'élu. Les tensions seraient liées à un projet municipal concernant un complexe sportif.
« Ce n'est pas normal. » Cette affaire est sur toutes les lèvres à Erquy, dans les Côtes-d'Armor. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tags insultant Henri Labbé, maire de la ville, ont été inscrits tout autour de l'aire de camping-car de la commune. Cet endroit a été choisi par la majorité municipale pour accueillir un complexe sportif polyvalent.
Si le projet de la mairie divise la population, les attaques contre le maire sont unanimement condamnées. Bruno, un habitant de la commune, déclare : « Ce sont des personnes élues par la population, on doit les respecter. » Marie-Anne, une riveraine proche de l'aire de camping-car, est tout aussi choquée : « Si cela continue ainsi, rien ne sera fait. Il n'y aura plus de maires prêts à se présenter aux élections. Il y aura toujours des mécontents, mais il existe d'autres moyens d'action. »
Dans un premier temps, Henri Labbé a été profondément touché par ces attaques, mais il affirme aller mieux samedi matin. « Je suis un élu de terrain, explique-t-il. Je fais tout pour les habitants. Si un problème survient, je me déplace. » Le maire ne comprend pas pourquoi on s'en prend à lui ni pourquoi on remet en question une décision municipale qui a déjà été actée. « C'est un projet voté en conseil. Il y a eu deux votes. Il a été validé par la préfecture. » Au lieu de se décourager, il se sent renforcé par ces attaques. « On va continuer. Vous savez, plus on m'attaque, plus je suis fort ! »
Du côté de l'opposition municipale, la première réaction a été de condamner immédiatement ces méthodes. « Cela m'a choqué, réagit Jean-Paul Lolive, élu d'opposition à la mairie. Surtout que cela va à l'encontre de notre combat. On ne mène pas une lutte politique de cette façon. » Cette opposition mène son combat en lançant une pétition contre le projet.
Une enquête de la gendarmerie est en cours pour identifier les responsables. Le maire est convaincu que les auteurs sont locaux. Les inscriptions insultantes étaient accompagnées de symboles anarchistes, de revendications antifascistes et de slogans contre la police (« ACAB » : « All Cops are Bastards », soit « Tous les flics sont des salauds »).
Henri Labbé rejoint la longue liste des élus locaux victimes d'agressions. Ces actes se banalisent dans notre région comme ailleurs en France. Selon le ministère de l'Intérieur, on observe une augmentation de 32% des actes de violence verbale ou physique à l'encontre d'élus locaux en un an.
Article : Quentin Cézard avec Jean-Marc Seigner et Antoine Calvez