Le Secours populaire, association de solidarité, a constaté une augmentation de 15% des demandes de séjour de vacances en un an. Cette tendance se retrouve également dans les associations des Hauts-de-France, où les difficultés financières peinent à suivre la hausse des demandes.
Selon des sondages IFOP et CSA, entre 35% et 40% des Français ne prévoyaient pas de partir en vacances cet été, principalement en raison du manque de moyens. Cette problématique d'accès aux séjours se reflète dans les chiffres publiés par le Secours Populaire. Les demandes de séjour de vacances ont augmenté de 15% en un an, selon le secrétaire national de l'association, Jean Stellitano.
Cette hausse se fait également ressentir dans les différentes antennes de l'association dans la région des Hauts-de-France. Nathalie Carpentier, directrice des SPF de l'Oise, constate une augmentation des demandes pour des séjours les plus brefs, d'une journée seulement. Elle explique que de plus en plus de familles qui n'étaient jamais parties avec eux commencent à déposer des dossiers. Ces familles préfèrent désormais s'accorder des vacances par-ci par-là plutôt que des semaines entières de déconnexion.
Les chèques vacances adressés par l'association ne parviennent plus à couvrir toutes les dépenses sur place, notamment en raison de l'augmentation des prix du carburant. Les familles optent donc de moins en moins pour des vacances longues. Cette année, moins de familles ont demandé à participer aux séjours d'une semaine proposés par les SPF de l'Oise. Au total, seulement deux familles ont demandé à partir en vacances cet été, contre le double l'an passé pour le seul mois de juillet.
La Journée des oubliés des vacances, organisée par le Secours Populaire, est très sollicitée. Cette journée permet aux familles inscrites de se rendre à la mer, à la montagne ou dans un parc d'attractions. Cette année, pour la 49e édition, les Secours Populaires de l'Oise, de l'Aisne, du Pas-de-Calais et du Nord se rendront tour à tour au Parc Astérix. Nathalie Carpentier se souvient qu'en 2022, 900 personnes s'étaient inscrites, tandis que cette année, elle a reçu 1000 demandes de participation.
Les Secours Populaires de la région mettent en place différents types de séjours pour toucher un maximum de monde. Cependant, avec l'augmentation des charges et la diminution des dons et des subventions, l'association peine à concilier toutes les demandes de séjour. Elle doit donc valoriser des activités variées, plusieurs fois dans l'année, plutôt que d'emmener tout le monde d'un coup au parc Astérix pendant 24 heures seulement.
L'association affirme que les demandes de séjours de vacances sont en hausse, mais cela ne représente pas une augmentation comparable aux demandes d'aides alimentaires. Jean-Pierre Deletrez, responsable communication des SPF du Nord, explique que ce qui motive les familles à passer les portes du Secours Populaire, c'est avant tout la précarité alimentaire. Une fois qu'elles sont enregistrées, les bénévoles leur font part des aides aux départs en vacances, mais au départ, très peu viennent pour cela.