Legs exceptionnel d’une collectionneuse bauloise au musée d’arts de Nantes

Lounes

Jacqueline Boejat, femme de La Baule, a récemment fait don de 34 œuvres au musée d'Art de Nantes, principalement des tableaux et des dessins. Ce don est exceptionnel à plusieurs niveaux. Tout d'abord, par sa valeur : plus de 800 000 euros. Ensuite, par la provenance de la donatrice : une inconnue pour le musée.

Le musée d'Arts affirme dans un communiqué que c'est le « plus important legs en art ancien depuis la donation Clarke de Feltre en 1852 ». C'est un véritable « cadeau tombé du ciel », Aline Collanges-Pérugi, conservatrice des arts anciens au musée d'Arts de Nantes.

Jacqueline Boejat, une collectionneuse de La Baule, a constitué une collection pendant vingt ans axée sur l'art flamand du 17e siècle et l'art français du 18e siècle.

L'histoire de l'art hollandais du 17e siècle est particulièrement mise en valeur par cette collection. Par exemple, une petite toile d'Abraham Jansz Storck, peintre hollandais connu pour ses marines, est très intéressante. Storck est un artiste rare dans les collections des musées français. Aline Collanges-Pérugi, conservatrice des arts anciens, explique que Storck se distingue par sa maîtrise de la peinture à l'huile et des glacis, permettant de donner de nombreux détails, caractéristique de la peinture flamande et hollandaise du 17e siècle.

Ce don est exceptionnel car il s'agit du plus important depuis plus de 150 ans. Le musée d'Arts de Nantes est davantage vers l'art moderne et contemporain, tout comme la communauté des collectionneurs à Nantes. C'est un tel don est surprenant et pour le musée.

Le legs de Jacqueline Boejat est rocambolesque. Le musée a été contacté par un notaire à l'été 2022 avec une copie du testament de la donatrice. Aline Collanges-Pérugi explique qu'ils n'avaient aucune idée de l'ampleur de la collection. Au fur et à mesure que le notaire envoyait des photos des œuvres, ils ont été agréablement surpris. De plus, Jacqueline Boejat a donné la possibilité au musée de choisir les pièces qui les intéressaient dans sa collection, ce qui est rare. Habituellement, les dons sont tout ou rien, c'est donc une vraie générosité et une ouverture d'esprit.

Un an de travail a été nécessaire pour sélectionner les œuvres. Le musée a également sollicité l'avis de spécialistes et contacté d'autres musées, dont le Louvre. De plus, il est surprenant que Jacqueline Boejat soit une inconnue pour le musée. Elle habitait Neuilly-sur- et possédait une résidence secondaire à La Baule. Peu d'informations sont disponibles sur elle.

Ce legs est également précieux car il complète la collection d'art français de la fin du 17e et du 18e siècle du musée d'Arts. Par exemple, « La Destruction de l'église des Innocents » de Pierre-Antoine Demachy est un témoignage iconographique rare dans les collections .

Les journées du Patrimoine permettront de découvrir gratuitement 6 des 34 œuvres du legs Boejat accrochées dans les allées du musée d'Arts de Nantes. Tous les détails pratiques pour se rendre au musée sont disponibles en ligne.

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