Libération de la Corse 1943 : lycéens interrogent l’histoire

Lounes

Alors que les anciens témoins de la Libération de la Corse en 1943 ont tous disparu, quel est le regard des jeunes sur cette période de l'histoire ? Comment se rappellent-ils, comment transmettent-ils ? Quelle place reste-t-il l'étude de cet événement 80 ans plus tard ? Quelle inspiration les figures de la résistance leur procurent-elles ? Comment se construit la « vérité historique » ?

Le mardi 12 septembre à 20h45 sur , des élèves du lycée Fesch d'Ajaccio interrogent Sylvain Gregori, historien et conservateur du Musée de Bastia, ainsi que Dominique Lanzalavi, réalisateur du documentaire-témoignage « Nom de code Léo » consacré au Léo Micheli, qui est diffusé avant le débat.

« Léo Micheli, une figure qui parle à la jeunesse ! » déclare Charles-Antoine. L'élève de terminale s'interroge sur l'engagement d'une personne de presque son âge pour une cause qui semblait perdue au moment de la résistance. Thomas, lui aussi, est très intéressé : « Même à travers l'écran, on ressent la présence de ce résistant, on a le sentiment qu'il a vécu quelque chose d'extraordinaire ». Ces réactions satisfont Dominique Lanzalavi, le réalisateur du documentaire tourné en 2012 : « Léo Micheli avait 15 ans quand il a la résistance. Il a eu des très jeune : à 20 ans, il était l'un des chefs de la résistance ».

Les élèves de première et de terminale posent ensuite une série de questions sur le choix de ce personnage, mais aussi sur les autres résistants, sur l'importance de la résistance au de la population, ses différentes formes et le soulèvement de septembre 1943. Ils s'interrogent également sur la collaboration et les relations avec les troupes d'occupation italiennes et allemandes. Sylvain Gregori précise : « À une époque où les fake news et les affirmations anonymes ou déguisées se multiplient, la voix de Léo Micheli, plus qu'un simple témoin, est celle d'un acteur. C'est quelqu'un qui a réellement vécu les événements et qui a appliqué ses valeurs à son action ». L'historien rappelle que ce témoignage, comme tous les témoignages, doit être confronté à d'autres récits et aux archives. C'est le travail des historiens, mais aussi des documentaristes.

Ce débat montre que cette période de l'histoire continue de fasciner et d'intéresser les jeunes. Mais avec la disparition des derniers témoins, on passe de la mémoire directe à l'histoire, comme le souligne Sylvain Gregori. Pour combler ce vide, l'historien jusqu'au 23 décembre une exposition sur la Corse pendant la Seconde Guerre mondiale au Musée de Bastia. Cette exposition nous permet de découvrir des documents, des mises en scène, des vidéos et des objets du quotidien qui nous replongent dans cet événement et nous rapprochent émotionnellement de la Libération de la Corse.

📺📲💻 « Les lycéens face à l'histoire », une émission spéciale à voir le mardi 12 septembre à 20h45 sur ViaStella, à revoir sur .tv

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