Lin, échalotes et pommes de terre : implantation réussie en Bretagne

Lounes

La Bretagne se tourne à nouveau sa linicole. À Landivisiau, dans le Finistère, des agriculteurs ont décidé de diversifier leurs cultures en produisant du lin. Actuellement, c'est la période de récolte. De la fibre aux graines, chaque partie de la plante est valorisée. La filière linicole se reconstruit avec des débouchés surprenants.

Le lin, une historique de la Bretagne, pourrait bien représenter l'avenir. Dans le Finistère, cette plante retrouve sa place. Après avoir été arrachées en juillet dernier et séchées, les tiges sont maintenant récoltées. Facile à cultiver, cette plante intéresse les agriculteurs en complément du maraîchage.

Michel Bléas, un agriculteur qui s'est lancé dans la culture du lin cette année, est déjà convaincu. « Nous avons consacré un peu moins de 10% de notre surface au lin, tout en cultivant également des pommes de terre, des échalotes et des céréales. C'est une culture qui s'intègre bien dans notre rotation des cultures », explique-t-il.

Outre la diversification et la rotation des cultures, le lin permet également de restructurer les sols. Cette plante demande peu de ressources. C'est l'un des arguments mis en avant par Dominique le Nan, fondateur de l'entreprise « Bretagne Lin » en 2022. « C'est une culture zéro azote, ce qui signifie fois moins d'intrants que pour une culture classique. Cela peut avoir un impact sur notre belle Bretagne », se réjouit-il.

Avec peu de main-d'œuvre et des marges intéressantes, l'entrepreneur souhaite convaincre les agriculteurs de se tourner vers le lin. « Nous prévoyons de semer 1 000 hectares l'année prochaine avec plusieurs producteurs, et nous espérons atteindre les 4 000 hectares sur l'ensemble de la Bretagne d'ici 4 à 5 ans », déclare-t-il.

En plus des nombreux débouchés dans les domaines du textile, de l'alimentation et de la papeterie, l'objectif de Dominique le Nan est de remplacer le plastique par le lin. D'ici 2 ans, une usine sera mise en service pour les fibres de lin et les tisser. Son ambition est de produire plus de 2 000 tonnes de fil par an, qui serviront à fabriquer des filets d'emballage écologiques pour tous types de produits, y compris alimentaires.