Lutter contre les préjugés envers les usagers de la santé mentale avec la Mad Pride

Lounes

La première mad bretonne s'est tenue à Saint-Brieuc le samedi 26 août. Cette « marche festive des fous » avait objectif de sensibiliser sur la santé mentale et les troubles psychiques.

La liste des pathologies relevant de la santé mentale est longue et elle était affichée fièrement dans les rues de Saint-Brieuc ce samedi 26 août. Hallucination, dépression, anxiété, schizophrénie, troubles de l'humeur ou du comportement alimentaire, etc.

L'objectif de cette première mad pride de Bretagne est simple : changer le regard sur les maladies mentales, souvent accompagnées de préjugés négatifs.

« Andréa Toquet, de l'association L'heureux Pair, explique : « C'est image qui est véhiculée par les médias, par un certain nombre de fictions notamment. Nous, on a envie de casser ça et de venir montrer qu'on est des gens comme les autres. Aujourd'hui, la santé mentale c'est quelque chose qui concerne le monde. Personne n'est à l'abri d'être touché par une difficulté en santé mentale, un trouble, une maladie. Ce n'est pas un drame. On a une vie tout à fait ordinaire à partir du moment où on a accepté de vivre avec ce trouble ».

Dans une ambiance festive, entre deux averses, le cortège des fous a défilé sous le regard amusé, perplexe ou dubitatif mais toujours curieux des passants. « Le fait qu'on investisse l'espace public, qu'on prenne la parole, que les personnes concernées s'expriment, ça les rend visibles », raconte Vanessa Lozay, co-organisatrice de la mad pride.

Pour beaucoup de manifestants, cette marche permet aussi et surtout de rompre l'isolement, un aspect essentiel pour garder un lien social. Patrick Rusecca, ancien patient hospitalisé, a ainsi choisi de rejoindre un Groupe d'entraide mutuelle (GEM) : « Quand on est hospitalisé, on est renfermé sur -même, on vit dans un milieu médical. Quand on est stabilisé et qu'on rejoint un GEM, ça nous permet de rompre la solitude et de se retrouver dans un lieu accepté par les publics », témoigne-t-il.

Environ 100 à 150 personnes ont participé à la mad pride de Saint-Brieuc ce jour-là.