En 2015, Pascaline Metzger découvre qu'elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Après avoir refusé la réalité pendant un certain temps, cette femme de 53 ans originaire d'Alsace a commencé à pratiquer la course à pied pour lutter contre sa pathologie. Avec son association « Vivre avec Parkinson », elle souhaite encourager les patients à faire du sport pour leur bien-être.
Le sport et la santé vont de pair, et Pascaline Metzger en est la preuve vivante. Depuis 2015, cette habitante de Soultz (Haut-Rhin) est atteinte de la maladie de Parkinson. Pour lutter contre cette maladie, elle a rejoint un club d'athlétisme et s'est mise à la course à pied. Depuis lors, elle enchaîne les courses et les marathons en se dépassant, le tout dans un but louable.
Elle essaie de transmettre sa motivation à tous les patients qui l'entourent. Elle connaît bien les difficultés de vivre avec cette pathologie. Les raideurs et les douleurs musculaires font partie de son quotidien. « Si je ne fais pas de sport, j'ai quand même mal. Autant bouger », confie-t-elle.
En février 2015, après avoir ressenti une douleur à l'épaule, Pascaline consulte un neurologue qui lui fait passer une IRM puis un Dat-scan, une imagerie cérébrale fonctionnelle. Une semaine plus tard, elle revoit son neurologue qui lui annonce la nouvelle. « Pendant 30 minutes, il a essayé de m'expliquer ce qu'ils avaient trouvé dans mon cerveau. Puis j'ai demandé concrètement ce que j'avais. Il m'a dit ‘Madame, vous êtes atteinte de la maladie de Parkinson' », se souvient-elle.
Au sortir de sa consultation, Pascaline est en déni. « J'ai dit au médecin que ça ne pouvait pas être ça. J'ai une tante qui a la même maladie, et elle tremble. Moi, je ne tremble pas », explique-t-elle. Le médecin reste catégorique et lui répond que la maladie peut se manifester de différentes façons.
Pascaline Metzger essaie tant bien que mal de vivre avec la maladie. « Parkinson, c'était un nom que je ne pouvais pas prononcer. J'ai annoncé ma maladie à mon entourage comme si je parlais d'un simple rhume, je ne réalisais pas, j'avais 45 ans à l'époque. Et pour moi, c'était une maladie réservée aux personnes âgées ».
Le neurologue lui recommande de pratiquer un sport malgré sa maladie. « J'avais un travail de bureau, je n'étais pas très actif. Je me suis souvenu que j'adorais la course à pied quand j'étais plus jeune. J'ai donc décidé de me lancer ».
« Dès mes premières courses, je rentrais chez moi et je me sentais mieux. Quand je cours, je ne pense plus à Parkinson. J'ai l'impression que la maladie n'existe plus. C'est comme si je vidais mon esprit », confie-t-elle.
Après une expérience peu concluante dans un premier club, Pascaline s'inscrit à l'Entente de Haute Alsace (EHA). « Au début, je suis tombée plusieurs fois. J'ai même dû marcher avec des béquilles car je continuais malgré une douleur à la cheville. J'avais besoin d'être encadrée dans un groupe, c'était plus sûr ».
Le plus difficile n'était pas de suivre le rythme, mais plutôt d'accepter qu'elle ne pouvait pas le suivre. « Je me sentais petite, j'avais du mal à me dire que j'avais ma place dans ce club. Au fil du temps, mon mari m'a fait comprendre que ce n'était pas parce que je mettais plus de temps à terminer le parcours que les autres allaient m'abandonner ».
Pascaline s'appuie sur son entraîneur. « Il est formidable. Quand il n'était pas là, j'avais peur de me retrouver seule. Cela m'est arrivé une fois. Je ne pouvais pas suivre le rythme du groupe et je me suis retrouvée seule. Quelques secondes plus tard, tous les coureurs ont fait demi-tour et m'ont affirmé qu'ils ne me laisseraient pas tomber », raconte-t-elle.
L'esprit de groupe et la bienveillance des autres membres du club la rassurent. Après sa première compétition à Kruth (Haut-Rhin), Pascaline se lance dans son premier semi-marathon à Strasbourg en mai 2022.
Elle ne s'arrête pas là. Chaque semaine, elle participe à de nombreuses courses. La dernière en date s'est déroulée le 20 août sur la célèbre route des Crêtes. « Nous avons parcouru 18 km avec un dénivelé de 600 mètres. Sous un soleil ardent, en pleine chaleur caniculaire, c'était très difficile », précise-t-elle.
À un moment donné, elle a même pensé abandonner. « C'était vraiment épuisant, mais j'avais mon amie Muriel, qui est également atteinte de la même maladie. J'ai vu qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme, alors j'ai tout fait pour continuer et rester à ses côtés. Je suis également là pour dire : oui, il est possible de courir avec cette maladie », sourit-elle.
Le 6 mars 2020, Pascaline a créé son association « Vivre avec Parkinson ». Elle collecte des fonds pour la recherche grâce aux inscriptions des coureurs. « J'ai couru plusieurs courses en portant mon maillot pour sensibiliser les gens autour de moi », explique-t-elle.
Chaque année, une course solidaire est organisée dans toute la France le dernier week-end de novembre. Chacun peut télécharger un dossard sur le site internet et participer. Lors de la dernière édition, l'association a battu son record avec près de 600 inscriptions.
« Vivre avec Parkinson » participera également au Berr-Watt du 30 septembre au 1er octobre, un défi ouvert aux habitants des villages de Berrwiller et Wattwiller. L'association proposera des conférences pour sensibiliser les gens à la maladie.