Cet été, une polémique a éclaté suite à la critique de Juliette Armanet envers l'un des tubes de Michel Sardou, « Les lacs du Connemara », qu'elle avait qualifié d' »immonde ». Les Républicains ont fièrement diffusé cette chanson lors de leur meeting de rentrée, ce qui a suscité une réaction de la part du chanteur qui vient de sortir de son silence.
Michel Sardou a estimé que Juliette Armanet avait dit une « connerie », ajoutant que cela arrive à tout le monde. Il a fait cette déclaration lors d'une interview accordée au média belge Tipik, appartenant à la RTBF, le samedi 5 août dernier. La chanteuse était interrogée sur les chansons qu'elle considère comme repoussantes en soirée.
Le chanteur a répondu le 28 août sur Europe 1 en déclarant que Juliette Armanet lui avait envoyé un mail d'excuses très gentil et qu'il lui avait répondu de la même manière. Il précise qu'il n'a pas de raison de lui en vouloir.
Selon Juliette Armanet, le titre à succès de Sardou est une chanson qui la dégoûte profondément. Elle trouve que le côté scout et sectaire de la chanson est immonde et estime que cela représente la droite.
Curieusement, c'est le parti des Républicains, dirigé par Eric Ciotti, qui a repris ce titre lors de leur meeting de rentrée au Cannet dans les Alpes-Maritimes. Pour chauffer la salle, le speaker a déclaré : « Nous, on n'a pas honte d'écouter du Michel Sardou ».
Michel Sardou est considéré comme la France à lui tout seul. Il est l'idole de nombreuses générations et est connu pour son caractère bien trempé. Son soutien de la part de la droite est difficile à avaler pour ceux qui pensent d'une manière politiquement correcte.
Michel Sardou a conclu sur Europe 1 en déclarant qu'il n'était pas nécessaire de déclencher une polémique ridicule à ce sujet.
Il est intéressant de noter que la chanson a également donné son titre au roman de Nicolas Mathieu, « Connemara », qui a remporté le prix Goncourt en 2018. Ce livre, publié chez Actes Sud en 2022, explore la « France pavillonnaire » et reflète les colères souterraines de l'Hexagone.
On peut trouver dans ce roman l'extrait suivant : « Enfin la voix de Sardou, et ces paroles qui faisaient semblant de parler d'ailleurs, mais ici, chacun savait à quoi s'en tenir. Parce que la terre, les lacs, les rivières, ça n'était que des images, du folklore. Cette chanson n'avait rien à voir avec l'Irlande. Elle parlait d'autre chose, d'une épopée moyenne, la leur, et qui ne s'était pas produite dans la lande ou ce genre de conneries, mais là, dans les campagnes et les pavillons, à petits pas, dans la peine des jours invariables, à l'usine puis au bureau, désormais dans les entrepôts et les chaînes logistiques, les hôpitaux et à torcher le cul des vieux, cette vie avec ses équilibres désespérants, des lundis à n'en plus finir et quelquefois la plage, baisser la tête et une augmentation quand ça voulait, quarante ans de boulot et plus, pour finir à biner son minuscule bout de jardin, regarder un cerisier en fleur au printemps, se savoir chez soi, et puis la grande qui passait le dimanche en Megane, le siège bébé à l'arrière, un enfant qui rassure tout le monde : finalement, ça valait le coup. Tout ça, on le savait d'instinct, aux premières notes, parce qu'on l'avait entendue mille fois cette chanson, au transistor, dans sa voiture, à la télé, grandiloquente et manifeste, qui vous prenait aux tripes et rendait fier. »
En conclusion, on peut dire que Michel Sardou incarne la France et que sa chanson « Les lacs du Connemara » continue de marquer les esprits.