Frédéric Aguilera, le maire de Vichy, a été la cible de menaces de mort alors que l'abattage de 120 arbres dans le parc des Sources était en cours. Une lettre anonyme l'a menacé de décapitation. L'auteur présumé a été arrêté et a avoué les faits.
Les menaces de mort faites à l'encontre de Frédéric Aguilera, maire Les Républicains de Vichy, sont prises très au sérieux. Ces menaces interviennent dans le contexte de l'abattage d'arbres dans le parc des Sources de la ville thermale. Cette opération vise principalement des raisons de sécurité. Cependant, elle déplaît à un collectif écologiste et perturbe la tranquillité de Vichy. Le maire a reçu une lettre anonyme le menaçant de mort le mardi 5 septembre. Dans une déclaration à La Montagne, il confirme les informations : « Personnellement, je ne suis pas choqué. Quand on s'engage en politique, surtout aujourd'hui où les débats sont hystérisés et où l'on estime qu'il n'y a plus de règles à respecter, on sait que ces mouvements encouragent les gens à utiliser des moyens d'expression voire d'action de plus en plus violents. Je suis préparé à cela. Ce qui me dérange le plus, c'est la manière dont la lettre a été lancée. Elle n'a pas été postée mais jetée violemment dans un service. Mes employés n'ont rien demandé. Aujourd'hui c'est une lettre, mais demain, que jettera-t-on par les fenêtres? »
Le procureur de la République de Cusset, Eric Neveu, a raconté les faits : « Le mardi, un individu a déposé une lettre anonyme à la mairie de Vichy. Elle visait expressément Frédéric Aguilera, en indiquant que comme il abattait des arbres, on allait lui couper la tête. La police judiciaire de Clermont-Ferrand et le commissariat de Vichy ont été immédiatement saisis. Jeudi, après diverses enquêtes, notamment l'exploitation des caméras de surveillance, l'auteur de la lettre de menace a été identifié puis arrêté par les forces de l'ordre de Vichy. Il a été placé en garde à vue et a reconnu les faits. Il a déclaré avoir lu un article de presse qui l'a mis en colère, ce qui l'a poussé à rédiger cette lettre. » Le procureur a décrit le profil du suspect : « Il a 61 ans, il est originaire de Vichy et n'est pas connu de la justice. On pourrait dire qu'il est simple d'esprit. Il n'a pas mesuré la gravité de son écrit. » Le suspect sera convoqué devant le tribunal correctionnel le 28 novembre prochain et risque une peine de 5 ans de prison. Le procureur insiste : « Quel que soit l'élu, il s'agit d'un élu de la République et nous sommes en démocratie. Aucune raison ne justifie aujourd'hui de menacer de mort un élu en raison de sa fonction. Ensuite, il faudra apporter une réponse adaptée à la personnalité de l'auteur. »
Ce n'est pas la première fois que Frédéric Aguilera fait l'objet de menaces. Il tient à saluer l'efficacité de la police : « Je tiens à féliciter la police et le parquet, qui ont été extrêmement efficaces et exemplaires. Ce n'est pas tous les jours qu'on me menace de me décapiter. Je reçois régulièrement des insultes par courrier. » Il évoque le climat particulier créé par la polémique de l'abattage des arbres : « La manifestation des opposants a rassemblé 30 personnes, ce qui est une petite minorité. Une grande partie vient de l'extérieur de Vichy. Les habitants confirment leur légendaire calme. Je ne condamne pas l'existence d'opposants, je trouve cela sain dans une démocratie. Ce que je n'accepte pas, c'est que l'on cherche à mentir et à exacerber le débat. Quand on commence à vous accuser d'assassinat, de crime contre l'humanité, en plus à Vichy, cela en arrive aux menaces de mort par écrit. Oui aux débats, oui aux contestations, oui aux manifestations, mais attention à ne pas ouvrir les vannes de la violence généralisée ». L'auteur présumé de la lettre connaîtra son sort fin novembre.