Un phénomène météorologique appelé orage cévenol pourrait se produire ce week-end dans une partie du Languedoc-Roussillon, avec un risque élevé d'inondations dans certaines communes, en particulier celles situées en plaine. Il est encore trop tôt pour déterminer avec précision l'intensité et la localisation de cet événement, mais il est généralement observé à la fin de l'été. Les orages cévenols sont connus pour leur violence, qui est exacerbée par le changement climatique.
Alix Roumagnac, PDG de Météo Predict, une filiale de Météo France, explique qu'il faudra attendre jeudi pour connaître la localisation et l'intensité des précipitations. Les recommandations seront alors données aux communes concernées, mais aucune évacuation n'est prévue pour le moment.
Serge Zaka, agrométéorologue et chasseur d'orages, conseille vivement aux vacanciers prévoyant des sorties à la mer ce week-end de surveiller attentivement les conditions météorologiques.
Un orage cévenol est un type d'épisode méditerranéen qui se produit lorsque les nuages se chargent en eau sous l'effet de la chaleur, sont poussés par le vent du sud et rencontrent les montagnes des Cévennes, pouvant atteindre une altitude de 1700 mètres. Lorsque les températures baissent, ces nuages libèrent toute l'eau accumulée sous forme de fortes pluies.
Ce phénomène météorologique peut se produire entre fin août et fin octobre, jusqu'à trois ou quatre fois par an.
Le Gard est particulièrement vulnérable aux orages cévenols. Une zone de basse pression se positionnera sur la péninsule ibérique, ce qui augmente le risque d'épisode cévenol entre samedi et lundi prochains, selon Serge Zaka.
Plusieurs épisodes cévenols ont marqué les esprits, comme les inondations spectaculaires de Nîmes en octobre 1988, où il est tombé l'équivalent de six mois de pluie en moins de 12 heures. En 2002, le département a été à nouveau victime d'inondations dévastatrices, entraînant la mort de 22 personnes. Des canaux ont depuis été construits pour dévier l'eau des Cévennes et éviter qu'elle ne cause des dégâts en centre-ville, mais Nîmes et Montpellier restent les deux villes de France les plus exposées aux fortes pluies. En 2021 également, des inondations ont été signalées dans le département.
Serge Zaka explique que la région est particulièrement sensible aux orages cévenols en raison de ses reliefs, de ses villes et de ses vents locaux. Si ces orages ne sont pas rares, leur intensité est accentuée par le changement climatique.
En effet, cet été, la Méditerranée est plus chaude que la normale en raison du changement climatique, ce qui favorise la formation d'orages cévenols. Les précipitations pendant ces épisodes ont augmenté de 20% en moyenne au cours des 40 dernières années, selon des mesures pluviométriques.
Un autre facteur qui aggrave légèrement le risque d'inondation est la sécheresse. Lorsque les sols sont trop secs, ils deviennent imperméables à l'eau, ce qui peut entraîner un effet toboggan lorsque les premières pluies arrivent en fin d'été.
L'urbanisation croissante est également un facteur important dans l'ampleur des dégâts causés par les orages cévenols. Les zones urbaines en périphérie, comme Montpellier, sont particulièrement vulnérables à un épisode cévenol exceptionnel. Ainsi, le facteur climatique joue un rôle, mais l'aspect humain est également essentiel.
En conclusion, un orage cévenol est prévu ce week-end dans une partie du Languedoc-Roussillon, avec un risque d'inondations importantes. Ce phénomène météorologique est récurrent à cette période de l'année et est aggravé par le changement climatique. Il est important de surveiller attentivement les conditions météorologiques et de suivre les recommandations des autorités pour prévenir les dangers.