Les écologues, des protecteurs de la nature ou des faire-valoir des entreprises ? Ils sont présents sur tous les chantiers d'aménagements urbains à Toulouse et jouent un rôle crucial mais paradoxal. Que ce soit sur le chantier de la ligne C du métro de Toulouse ou celui de l'autoroute A69, les entreprises affirment faire appel à ces experts de la biodiversité pour réduire l'impact écologique des travaux.
Le terme « écologue » regroupe en réalité différents métiers. Certains ont une formation agricole en lien avec l'écologie, d'autres sont botanistes. Ils peuvent travailler pour des collectivités locales sur des questions d'aménagement urbain et d'écologie urbaine, par exemple pour rafraîchir les villes en cas de fortes chaleurs. D'autres sont chercheurs ou travaillent dans des associations naturalistes. Il y a également ceux qui travaillent dans les bureaux d'études et sont chargés d'évaluer l'impact d'un chantier sur la biodiversité.
Pour le chantier de la ligne C, c'est un expert arbre, Sylvain Dujardin, qui a été mandaté par Tisséo pour tenter de conserver le plus d'arbres possible. Sur les 2500 arbres qui devaient être abattus au début du projet, ils ont réussi à réduire ce nombre à 1600. Et pour chaque arbre coupé, trois autres sont plantés pour compenser.
Sur le chantier de l'autoroute A69, des passages pour la faune sont créés en dessous et au-dessus de l'autoroute pour pallier l'impact des travaux. Cette compensation est loin d'être la seule. Les écologues ont un triple rôle : éviter, réduire et compenser l'impact écologique. Cependant, cette compensation est souvent dérisoire par rapport à la destruction engendrée. Il est basé sur la croyance que les ressources sont infinies, alors que ce n'est pas le cas.
Les experts de l'environnement ont une dépendance vis-à-vis de la maîtrise d'ouvrage choisie par les entreprises, ce qui limite leur capacité à agir. Avant, il y avait destruction sans autorisation, maintenant il y a destruction avec autorisation. Cela pose un problème car les enjeux économiques sont importants et les experts ne peuvent pas avoir le dernier mot. Cela crée un conflit intérieur chez les écologues qui se retrouvent employés dans des bureaux d'études. Ils sont tiraillés entre leur volonté de faire une étude d'impact juste et la réalité des mesures pour sauvegarder l'environnement qui ne sont pas toujours suffisantes. Certains finissent par partir à cause de ce conflit intérieur.
En conclusion, les écologues sont présents sur les chantiers d'aménagements urbains pour réduire l'impact écologique des travaux, mais leur capacité à agir est limitée par la maîtrise d'ouvrage choisie par les entreprises. Cela crée un conflit intérieur chez les écologues qui souhaitent contribuer à la sauvegarde de la biodiversité mais se retrouvent confrontés à des mesures insuffisantes.