Le sénateur du Nord, Marc-Philippe Daubresse, a été mis en examen par un juge d'instruction lillois pour prise illégale d'intérêts, selon son avocat. Cette affaire a été révélée par son ancien adversaire politique, Éric Darques, un militant anticorruption de Lambersart. Les faits remontent à 2017, lorsque Daubresse était encore maire de la ville. À cette époque, il a attribué un marché public à un cabinet d'avocats dont fait partie Me Francis Defrennes, sans passer par le vote du conseil municipal. Quelques jours plus tard, en septembre 2017, Daubresse crée la société de conseil DADEAS avec ce même avocat et Brigitte Astruc, son épouse.
Lorsque Darques découvre cette décision du maire et fait le lien avec DADEAS, il porte plainte auprès du procureur de la République. Selon lui, il s'agit d'une prise illégale d'intérêts puisque Daubresse a accordé le marché à un allié avec qui il a ensuite créé une société. Les accusations sont fermement rejetées par Daubresse et son avocat, Me Emmanuel Riglaire. Ce dernier parle d'un « délit virtuel » et affirme que son client n'a commis aucun enrichissement personnel ni manquement au devoir de probité. Selon lui, Daubresse « n'a triché ni avec la loi, ni avec la morale, ni avec sa conscience ».
Cette mise en examen survient dans un contexte pré-électoral alors que Daubresse se présente pour un second mandat lors des prochaines élections sénatoriales qui auront lieu le 24 septembre. Son avocat affirme que cette plainte de Darques ne donnera rien, tout comme les précédentes. En effet, en 2018, le parquet de Lille avait déjà été saisi de cette plainte et avait décidé de la classer sans suite après une enquête préliminaire approfondie, conformément aux recommandations de la police judiciaire.
De son côté, Darques, qui est partie civile dans cette affaire, est convoqué par la justice le 19 septembre prochain. Son objectif est que Daubresse soit déféré devant la justice et soit jugé et condamné.