Les révélations de Mediapart ce jeudi 24 août 2023 concernent des faits remontant à l'été 2022. Trois agents municipaux de la ville d'Hénin-Beaumont sont accusés d'avoir utilisé de manière abusive leur gaz lacrymogène sur un homme de 19 ans lors d'une intervention visant à stopper un rodéo urbain. Il semblerait également que le rapport rendu après cette intervention ait été falsifié.
Selon les informations publiées par Mediapart, trois agents de la police municipale d'Hénin-Beaumont, dont un chef, ont été mis en examen ce jeudi après 48 heures de garde à vue. Les agents sont inculpés pour « violences » contre un jeune homme de 19 ans en août 2022, ainsi que pour « faux et usage de faux ». Le parquet de Béthune a confirmé ces informations.
Le procureur de la République de Béthune, Thierry Dran, a déclaré à l'AFP que l'un des agents a été mis en examen pour « violences par personne dépositaire de l'autorité publique », le second pour « complicité de violences » et les deux pour « faux et usage de faux en écriture publique ». Le chef aurait quant à lui été mis en examen pour « complicité de faux et usage de faux ». Selon Mediapart, les trois agents auraient rédigé un procès-verbal mensonger avec la complicité de leur chef.
L'enquête révélée par Mediapart relate les faits du 6 août 2022, lorsqu'une équipe de la police municipale avait été appelée pour intervenir sur un rodéo urbain. Le jeune homme de 19 ans, qui conduisait sans casque, aurait reçu à plusieurs reprises du gaz lacrymogène en plein visage de la part d'un même agent.
Le média rapporte également que deux des trois agents présents sur les lieux de l'intervention sont soupçonnés d'avoir rédigé un rapport mensonger. Selon leur récit, le jeune motard aurait tenté de prendre la fuite en accélérant en direction de l'agent qui aurait fait usage de gaz lacrymogène.
En décembre de la même année, une trentaine de policiers municipaux ont écrit une lettre pour dénoncer des « dysfonctionnements » au sein du commissariat. Parmi ces dysfonctionnements, l'incident violent survenu lors du rodéo urbain d'août 2022 est mentionné. En réponse, le maire de la commune a lancé un audit interne confié à la directrice des ressources humaines et au directeur des affaires juridiques de la mairie.
Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, a réagi à la mise en examen des trois agents de police en déclarant : « À la suite d'un large audit interne du service de police municipale, j'ai adressé, il y a plusieurs mois, au procureur de la République une procédure dite ‘article 40'. Il convient, à ce stade de l'enquête, de respecter à la fois le secret de l'instruction et la présomption d'innocence. » L'article 40 du Code de procédure pénale, mentionné par le maire, impose à toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit, d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de lui transmettre tous les renseignements, procès-verbaux et actes relatifs à ces faits.