Sophie G. Lucas, une poétesse et écrivaine nantaise, s'interroge sur notre origine. Dans son premier roman intitulé « Mississippi, La geste des ordinaires », elle nous emmène à la découverte de ses ancêtres à travers les siècles. Ce roman est comparé à un fleuve, tout comme le mythique Mississippi, qui traverse les paysages et les époques. Les personnages de ce roman ont une connexion avec ce fleuve nord-américain, transmise de génération en génération. Sophie G. Lucas a effectué des recherches approfondies sur sa généalogie, afin de retrouver ses origines et peut-être se trouver elle-même. Elle présente ce roman comme un chant, mêlant poésie et narration.
L'idée d'écrire ce roman est née il y a plusieurs années, mais ce n'est qu'après des événements personnels, tels que la maladie et le décès de sa mère, que Sophie G. Lucas a ressenti le besoin de se plonger davantage dans sa généalogie. Elle s'est appuyée sur sa documentation pour réinventer les vies de ses ancêtres du 19e siècle à nos jours.
Avant d'écrire ce roman, l'autrice a mené des recherches approfondies, notamment en parcourant des registres et en effectuant des recherches historiques. Cependant, elle ne souhaitait pas s'encombrer de faits historiques et préférait se concentrer sur l'impression que cela pouvait avoir sur les personnages.
Dans ce roman, l'héritage est un élément central, mais il ne s'agit pas d'un héritage financier. Les personnages viennent de milieux modestes, avec des origines paysannes ou ouvrières. L'une des ancêtres de Sophie G. Lucas est d'ailleurs la sœur des frères Lumière, mais sa branche familiale n'a pas suivi la même destinée. Les personnages cherchent à échapper à leur destin et s'engagent dans des luttes sociales. L'héritage transmis est donc celui d'une quête, d'une émancipation.
Le Mississippi est un fil rouge tout au long du roman. Bien qu'inventé, ce fleuve représente différentes choses pour chaque personnage. Les héritages ne se transmettent pas forcément de manière orale, mais imprègnent les destinées familiales de manière inconsciente.
Sophie G. Lucas a choisi le Mississippi plutôt que la Loire ou le Rhône car elle souhaitait s'approprier l'imaginaire américain. Elle avait besoin de déclencheurs pour écrire, et le Mississippi lui semblait plus inspirant. Bien qu'elle ait la Loire devant les yeux tous les jours, elle avait besoin de plus d'imagination pour l'écriture. Ce fleuve lui offrait un imaginaire riche et ouvert.
L'autrice se concentre sur les gens ordinaires, invisibles aux yeux du grand public. Elle cherche à rendre visibles ces personnes qui n'ont pas forcément de nom, à montrer leur vie derrière chaque visage. C'est une obsession pour elle, et elle espère que les lecteurs pourront s'approprier son texte et créer leur propre musique à travers la lecture.
Les personnages du roman ont tous existé. Sophie G. Lucas s'est basée sur sa propre généalogie pour inventer des vies potentielles à ses ancêtres. Elle se sent légitime pour le faire car elle descend d'eux et se sent habitée par eux. Les personnages sont à la fois fictifs et réels.
L'écriture du roman a été une expérience joyeuse pour l'autrice. Elle ne souffre pas de l'écriture, contrairement à certains écrivains. Elle se laisse porter par les personnages, se met à leur place et écrit grâce à leur voix. L'écriture est maîtrisée mais instantanée à la fois. L'auteure souhaite que les lecteurs s'approprient le texte et créent leur propre musique à travers la lecture.
Sophie G. Lucas ne sait pas encore si elle continuera à écrire des romans à l'avenir. Pour le moment, elle souhaite creuser davantage cette expérience romanesque et se concentrer sur des projets plus longs. Elle espère retrouver cette joie qu'elle a éprouvée en écrivant et se remettre à l'écriture.