La justice a décidé de prononcer un non-lieu en faveur des trois gendarmes impliqués dans l'affaire Adama Traoré, le jeune homme décédé en juillet 2016 suite à son interpellation à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise. La famille du défunt a décidé de faire appel de cette décision.
En effet, selon une ordonnance de non-lieu consultée par franceinfo, il est indiqué que « aucune trace de violences ayant contribué au décès d'Adama Traoré n'a été notée lors des autopsies et des expertises de synthèses ».
Cette décision met donc fin, du moins provisoirement, à une enquête tumultueuse centrée sur des expertises médicales contradictoires. Les juges d'instruction chargées de l'affaire ont estimé que « les éléments de la procédure ne permettent pas d'établir l'usage d'une force non strictement nécessaire ou disproportionnée par rapport à la situation décrite par les gendarmes interpellateurs ». De plus, ils jugent que « le dossier ne permet pas d'établir de manière certaine que les gendarmes interpellateurs étaient en mesure, dans le temps qui leur était imparti, de percevoir l'état d'hypoxie dans lequel se trouvait Adama Traoré, et en conséquence, d'adapter les techniques utilisées pour l'interpeller ».
Cependant, l'avocat de la famille d'Adama Traoré, Me Yassine Bouzrou, a déclaré qu'il ferait appel de cette décision car selon lui, « cette ordonnance de non-lieu qui contient des contradictions, des incohérences et de graves violations du droit déshonore l'institution judiciaire ». Il accuse également les juges de se contredire dans leur décision et de violer la loi pour exonérer les gendarmes. Il souhaite que la Cour d'appel puisse appliquer le droit dans cette affaire en renvoyant les gendarmes devant une juridiction de jugement.
Il est important de noter que le parquet de Paris avait déjà requis le non-lieu le 26 juillet. Cela n'était pas surprenant étant donné que depuis cinq ans, aucun des trois gendarmes n'a été mis en examen. Ils sont simplement placés sous le statut de témoin assisté pour non-assistance à personne en danger.
Le décès d'Adama Traoré est survenu le 19 juillet 2016, dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise, lors d'une course-poursuite, dans des conditions de canicule avec une température atteignant près de 37°C.